«A trente secondes du podium»
16 décembre 2015Football – Challenge League – A la fois fier et amer, Claude Gross, l’entraîneur du FC Le Mont, dresse le bilan de son équipe à la trêve. Son appétit est aiguisé.
Le tour automnal s’est terminé il y a une semaine pour le FC Le Mont. L’équipe de Claude Gross a poursuivi sa progression, s’installant au 5e rang pour l’hiver. «C’est très bien pour un club comme le nôtre. Je n’oublie pas d’où on vient, s’exclame l’entraîneur, dont l’appétit n’est pourtant pas rassasié. A trente seconde près, on montait sur le podium (réd: il fait référence à l’égalisation de Bienne sur le penalty contesté de la 94e, mercredi passé). Le bilan aurait, alors, été incroyable. A présent, elle me fait envie cette 3e place!» Le ton est donné. Fidèle à ses principes, le club de Sous-Ville visera, une fois encore, plus haut à la reprise.
La montée en puissance
L’entame de championnat n’a pas été évidente pour Le Mont, qui a cumulé les nuls et s’est retrouvé en queue de classement, avant de véritablement se mettre à gagner. Le premier succès est tombé après six rondes, contre Wil, mais c’est à partir de fin septembre que l’équipe a véritablement trouvé son rythme de croisière et connu sa meilleure passe. «En début de saison, on a toujours été près de la victoire, nuance, toutefois, l’exjoueur du FC Orbe. On a accueilli dix-sept nouveaux garçons: ça aurait été inexplicable que mon groupe soit l’auteur d’un départ en trombe. Au contraire, on a vu une progression, et c’est réconfortant pour moi, car cela signifie que c’est le fruit du travail, qu’il y a de la continuité.» Et de prendre les exemples de Bienne (8e) et Chiasso (9e), partis fort et, aujourd’hui, en difficulté.
Claude Gross voit un autre argument à la période d’adaptation nécessaire sa troupe: «Les joueurs qui viennent chez nous ont, souvent, peu joué la saison d’avant.» Ils ont besoin de retrouver le rythme. Certains ont, d’ailleurs, connu plus de réussite que d’autres. Le «coup» de l’été du président Serge Duperret, Daniel Gygax, fait partie de ceux dont le cruel manque de compétition s’est fait sentir. L’ancien international ne s’est montré que sporadiquement sous son meilleur jour.
Un effectif en mouvement
On ne compte plus le nombre de joueurs qui ont porté, depuis la montée en Challenge League, il y a un an et demi, le maillot montain. Durant l’été, nombreux sont ceux qui ont quitté la formation qui évolue à Baulmes pour d’autres cieux plus prestigieux, sollicités par les clubs plus cotés. Il a fallu remplacer ces hommes, parfois dans l’urgence. «Forcément, il allait y avoir des retouches en cours de route, en fonction des manques, glisse le technicien de Sous-Ville. Mais on n’a pas fait trop de fautes de recrutement. On a trouvé des titulaires.» Claude Gross fait, notamment, référence à Luis Pimenta, Bertrand Ndzomo et François Marque, dont l’apport a été décisif. Les deux derniers ont donné une assise à la défense montaine, qui permet à l’équipe de jouer plus libérée.
Aujourd’hui, il reste trois licences disponibles. «On est un peu juste derrière», lâche l’entraîneur, qui verrait bien l’arrivée d’un ou deux renforts sur sa base arrière, pour disposer d’options de secours. Le retour de blessures de joueurs comme Matt Moussilou et Ferid Matri a, aussi, valeur de renforcement.
Des blessures à gogo
L’infirmerie n’a jamais désempli, lors de cette première partie de saison. A qui la faute? «On n’a rien changé à notre préparation depuis trois ou quatre ans», se défend Claude Gross, qui y voit, avant tout, de la malchance. «On a eu plus de grosse casse, ce pour quoi on ne pouvait rien faire», ajoute-til, en évoquant le talon d’Achille de Moussilou, la cheville d’Omlin ou le poignet de Pimenta, respectivement rompu et cassés. D’où l’importance d’avoir un contingent fourni, tant en quantité qu’en qualité.
Les deux visages
A la pause, Le Mont est la 3e équipe à domicile, mais la 9e à l’extérieur. Elle n’a, même, jamais gagné sur la route (cinq nuls, quatre défaites). Pourquoi ces deux visages? «C’était tout l’inverse la saison passée, et je n’avais aucune explication. Je n’en ai toujours pas, rétorque l’entraîneur vaudois. On joue toujours la même chose. D’ailleurs, on ne perd pas souvent à l’extérieur.» Il retient, surtout, que son équipe est passée à trente secondes d’être la meilleure à la maison, où elle n’a été battue qu’une fois. «Et pour notre public nord-vaudois, c’est plus agréable!»
Un jeu plaisant
C’est vrai, Le Mont a été régulièrement séduisant ces dernières semaines. «On a beaucoup progressé, par rapport à la saison passée, où on contrait. Maintenant, on essaie de produire du jeu. Mais on peut encore mieux faire», estime le coach.
Pour cela, Claude Gross compte sur un effectif équilibré, avec plusieurs joueurs capables de marquer. De plus, son équipe peut évoluer selon divers systèmes. «J’aime avoir un plan B, et même un C, afin de pouvoir me retourner au cours d’un match», admet l’entraîneur, bien décidé à «gratter», au deuxième tour, ces trente secondes qui lui ont fait manquer le podium et lui laissent un goût amer.