Des balades silencieuses à la découverte du monde lacustre
10 août 2017Edition N°2056
Yverdon-les-Bains – Les deux bateaux solaires de l’association Sol-à-Flots ont dû être rénovés à grands frais. Ils reprennent du service pour la fin de l’été.
https://www.youtube.com/watch?v=E5Rw-NOFZM0

De gauche à droite : Daniel Trolliet (président de l’association), Maryjane Klein (secrétaire), et Patrick Romailler (membre et pilote) s’engagent pour l’association Sol-à-Flots.
Quoi de plus agréable que de voguer, sans bruit, sur les eaux du Lac de Neuchâtel avec, en prime, les paysages du Nord vaudois qui défilent sous vos yeux sous un angle inhabituel ? Pas grand-chose. Cet idéal estival, agrémenté d’explications pertinentes sur la faune et la flore du fameux plan d’eau, peut à nouveau être atteint grâce à l’association Sol-à-flots, propriétaire de deux bateaux solaires à Yverdon-les-Bains.
Proche d’une disparition
Au terme d’une rénovation assez coûteuse, mais rendue nécessaire afin de respecter les normes en vigueur pour la navigation et le transport de passagers (lire aussi les encadrés ci-dessous), les deux embarcations sont à nouveau fin prêtes pour accueillir des classes d’écoliers ou des particuliers en goguette. Mais cette possibilité de découvrir les beautés du lac de manière écologique a failli disparaître. «En effet, le Service de la navigation nous a logiquement demandés de mettre nos embarcations aux normes, au printemps dernier, se souvient Daniel Trolliet, président de l’association Sol-à-Flots. Lorsque le montant des devis a été connu -environ 50 000 francs- on s’est dit qu’on allait devoir les vendre…» Ce crève-cœur a finalement été évité, le bruit autour du découragement des bénévoles a fonctionné comme un aimant à bonnes volontés. «Aujourd’hui, nous sommes une vingtaine, détaille Maryjane Klein, secrétaire de l’association. Pratique pour l’entretien de l’enclos et des bateaux. Et lorsqu’il y a plus de monde, il y a aussi plus d’idées pour continuer de se développer.»
Avec le soutien financier de la Ville d’Yverdon-les-Bains, de la Loterie Romande, et de l’Office du tourisme, les travaux ont pu être menés à bien. Pour le plus grand soulagement de tous.
Informations et réservations : www.sol-a-flots.ch
Des mises à niveau avant tout techniques
Grâce au dialogue constructif engagé avec le Service des automobiles et de la navigation (SAN), les rénovations des deux bateaux ont pu se dérouler au mieux.
Toute l’électricité des esquifs a été remise à neuf, y compris le câblage. «Il a fallu en arriver là, car ce qu’on nous demandait touchait avant tout des domaines liés à la sécurité des passagers, explique Daniel Trolliet. Par exemple, nous avons modernisé le système anti-incendie et installé des pompes de cale.» Certaines manipulations, qui demandaient quelques acrobaties lorsque le bateau est plein (changement de fusibles), ont été simplifiées grâce au nouvel agencement des parties électriques.
«Nous avons profité de l’aide de deux étudiants de la HEIGVD, qui ont effectué un constat de ce dont nous avions besoin, enchaîne Daniel Trolliet. Et des assistants ont ensuite imaginé un tout nouveau schéma électrique, parfaitement adapté à l’utilisation prévue.» Cette aide bienvenue de la haute école a également permis à l’association de mieux contrôler les coûts du projet.
Par ailleurs, le SAN a également exigé que des rambardes soient installées le long des deux flancs du bateau. Au final, un peu de place a été perdue à bord, mais la sécurité y est, par contre, accrue.
Ces bateaux-là ont déjà une longue histoire
Les deux embarcations de l’association Sol-à-Flots ont été remises au goût du jour, mais ont déjà vogué de longues années sur le Lac de Neuchâtel, et plus particulièrement dans la région.
C’est en 1995 et 1996 que les deux bateaux ont respectivement été mis à l’eau. «Dès le départ, ils avaient été pensés pour véhiculer des classes d’écoliers sur le lac, depuis le centre de Champ- Pittet, rappelle Daniel Trolliet. Premiers bateaux solaires à être immatriculés sur le lac de Neuchâtel, ils y ont d’ailleurs été utilisés jusqu’à l’arrivée de Marie Garnier à la tête du Centre Pro- Natura en l’an 2000. Cette dernière n’avait plus voulu de ces bateaux. Finalement, l’association fraîchement créée avait pu les récupérer fin 2004.