Yverdon-les-Bains – La salle de La Marive était pleine à craquer, mardi dernier, pour le traditionnel loto organisé par l’Unihockey Club Yverdon (UCY).

Cochons, trèfles à quatre feuilles et porte-bonheur en tout genre, les objets qui entourent les habitués des lotos peuvent étonner les non-initiés, mais ces rituels font évidemment partie du jeu.
Avec sa perruque verte sur la tête, il était difficile pour Jean-Pierre Pozzi de passer inaperçu, même si, cet après-midi-là, environ 1000 personnes sont venues tenter leur chance à la salle de La Marive à Yverdon-les-Bains. «Ils étaient 1002 pour être exact», sourit celui qui organisait son dernier loto pour l’Unihockey Club Yverdon (UCY), après quinze ans de bons et loyaux services.
Organisé, en temps normal, un dimanche entre Noël et Nouvel An, le dernier loto de l’année s’est déroulé mardi dernier en raison du calendrier. Mais le succès a tout de même été au rendez-vous, aussi bien l’après-midi que le soir. «Entre 40 et 45% des recettes de notre société proviennent du loto», affirme Jean-Pierre Pozzi, qui a aussi été président du club de 2009 à 2017. A titre de comparaison, il estime que les cotisations représentent 25% des revenus.
Approché par le club en 2002, Jean-Pierre Pozzi s’est inspiré de ce qui se faisait dans les autres cantons romands, notamment à Neuchâtel avec le «Loto 48 heures», pour implanter un loto de cette envergure aussi dans le Nord vaudois. L’événement a pris de l’ampleur année après année, s’imposant comme une référence.
En plus des traditionnels bons d’achat, le Loto Géant de l’UCY prévoit des tours spéciaux avec la possibilité de gagner des machines à café, du champagne, des télévisions, ou encore des voyages pour les plus chanceux.
N’arrivant plus à jongler entre son emploi et son engagement au sein de l’UCY, Jean-Pierre Pozzi a laissé la présidence du club l’année dernière, mais a tout de même été appelé pour organiser cet ultime loto. Il faut dire que pour une telle manifestation plusieurs mois de préparation sont nécessaires, et que les contacts que Jean-Pierre Pozzi a noués au fil des années sont précieux, notamment pour obtenir des lots à un prix raisonnable auprès des commerçants locaux.
Si le Loto Géant connaît une affluence hors normes, les 36 lotos organisés entre septembre et avril, par les sociétés locales yverdonnoises à la Marive, ainsi que ceux qui ont lieu dans les autres communes du Nord vaudois, démontrent bien que ce jeu a encore de beaux jours devant lui dans la région.
Un crieur yverdonnois à la retraite, ou presque

Jean-Jacques Renaud (à g.), crieur depuis 18 ans, a cédé sa place à la nouvelle génération, dont fait partie Michel Castella (à dr.). Mardi dernier, il a tout de même tenu à être présent pour le plus important loto du Nord vaudois.
Depuis 18 ans, du haut de la scène, il faisait le bonheur ou le malheur des personnes qui n’attendaient qu’une chose : que leur dernier numéro sorte enfin. Même s’il a officiellement mis fin à sa carrière de crieur l’année dernière, l’Yverdonnois Jean-Jacques Renaud était présent, mardi dernier à La Marive pour ce loto exceptionnel. «Je suis toujours à disposition pour dépanner, au cas où», sourit-il.
Jean-Jacques Renaud était accompagné par Michel Castella, qui a suivi une formation de trois ans auprès de lui et qui est désormais crieur à son tour. L’élève a dicté les numéros, en alternance avec son mentor, qui est aussi membre du comité de l’Union des sociétés locales yverdonnoises (USLY).
Etre crieur, ce n’est pas aussi simple que cela peut paraître. Même s’il dispose d’une ouïe fine et d’une voix bien posée, Jean-Jacques Renaud a dû faire face à des réclamations pendant ces 18 dernières années. Mardi après-midi, le loto s’est déroulé presque sans accroc. Seul un joueur a affirmé avoir crié sans que lui-même ne le remarque. «Une personne placée juste à côté m’a dit qu’elle n’avait rien entendu», souligne le crieur.