Pierre-André Vuitel et son association exposent dans plusieurs rues les photos de la collection de cartes postales et autres images de Simone Margairaz-Chabloz. L’occasion de sillonner le bourg et de se plonger dans sa riche histoire à travers les âges.
«C’est un travail de documentation et d’identification pour mieux connaître l’évolution du village. Nous avons aussi voulu rendre hommage à Simone Margairaz-Chabloz, en valorisant la remarquable collection de cartes postales qu’elle avait faite, indique Pierre-André Vuitel, président de l’Association Baulmes à travers les âges. Nous avons ainsi posé cinquante images agrandies dans plusieurs rues, notre affiche montrant sans doute la plus vieille maison, qui se trouve d’ailleurs en face de la forge de David Mabille, le père justement de Simone Margairaz, au bord du ruisseau de La Baumine.»
A l’époque, Simone courrait les ventes de cartes postales pour dénicher celles qui illustraient son village. Ce dernier a été particulièrement photographié depuis la photo mécanisation, en 1890, jusqu’à l’arrivée du téléphone en 1920. Cette période a d’ailleurs été celle de l’âge d’or de la carte postale. Et il faut souligner aussi que la dynastie des photographes Dériaz n’a pas manqué de le faire connaître, qui plus est dans le monde de l’image.
D’un autre côté, il faut savoir que Baulmes est peut-être le village de Suisse le plus longuement habité en permanence depuis la haute antiquité (12 000 ans av. J.-C.) à nos jours. Les fouilles archéologiques entreprises dans l’abri-sous-roche, au lieu-dit Mistredame, derrière la cure actuelle, ont notamment révélé des outils en pierre taillée des os de rennes, etc.
L’exposition permet de suivre plusieurs étapes du développement de Baulmes et de comparer ainsi des bâtiments avec ceux d’aujourd’hui. Les plus connus tels que la Tour de l’horloge, la cure, le Musée et l’Hôtel de Ville y figurent tout naturellement. Mais le visiteur sera sans doute intéressé d’en découvrir d’autres comme l’hôtel de l’auberge, la Coop toujours à l’emplacement de l’ancienne Société coopérative de consommation, l’ancienne chocolaterie aussi, le Café du Jura qui n’a pas beaucoup changé, l’église bien sûr qui domine le village, l’abri sous-roche préhistorique, etc. (plan mis à disposition par l’association).
L’Association a fait de nombreuses recherches pour dresser un inventaire complet et un répertoire des curiosités, des bâtiments classés, des vestiges, des ruines et autres trouvailles. En consultant plusieurs documents et en rencontrant des personnalités nées au village afin d’enregistrer et filmer leurs témoignages.
Elle a ainsi noué des collaborations et elle organisera dès cet automne des visites comme elle ouvrira au public le Musée et la Tour de l’horloge.
Julien Allaz: «Nous venons chaque week-end!»
Julien Allaz fait partie des personnalités avec lesquelles Pierre-André Vuitel a pris contact pour en savoir plus sur le patrimoine baulméran.
Géologue de 42 ans, il a fait ses études à Lausanne et à Berne avant de partir neuf ans aux Etats-Unis, dans le Colorado, où il a trouvé sa femme Heather et s’est marié. Mais il n’a jamais oublié son village, qui reste dans son coeur, et son épouse en est tombé amoureuse.
De retour en Suisse et travaillant dans l’enseignement et la recherche à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) depuis 2018, il a aussi une maison à Baulmes et il relève: «Nous y venons chaque week-end, c’est notre port d’attache. Et d’ailleurs, je suis un rat des champs…
La démarche de l’association est très intéressante pour la mise en valeur de notre patrimoine, qui est riche et qui vaut vraiment la peine d’être connu. Et nous sommes toujours heureux de revoir les habitants lors des fêtes. Cette exposition et toutes ces photos dans certaines rues valent vraiment le détour».
La Tour de l’horloge, fleuron du bourg
La tour de l’Horloge, avec ses trois cadrans dotés d’un joli mécanisme, a été construite en 1750 sur l’ordre des autorités bernoises, afin de servir de tour de guet. Celle-ci a subi une réfection du toit en 1917, et des façades en 1952.
La plus ancienne cloche date de 1865, donc avant la construction, et un projet pour son remplacement a été présenté en 1942. Elle appelait les enfants à l’école un quart d’heure avant le début des cours et, en cas d’incendie, alertait les pompiers. La tour a contenu un cachot civil (1er étage) et un cachot militaire (2e étage).
Elle a aussi abrité provisoirement les archives communales dès 1762 (rez-de-chaussée). Sur la façade sud, on distingue le vestige d’un ancien cadran solaire. L’Amicale des Amis de la Tour, qui est classée monument historique (bien culturel suisse d’importance nationale), ouvrait quelques fois durant l’année les portes de cette magnifique bâtisse, notamment durant les Journées européennes du Patrimoine.
L’Association Baulmes à travers les âges donnera l’occasion de la visiter encore plus souvent dès cet automne.
