Conférence entre artiste et artisan au CACY
27 mars 2025 | Lena VulliamyEdition N°La Région Hebdo No 4
L’artiste Maëlle Gross et l’artisan Jesse Gutknecht, tous les deux nord-vaudois, seront les invités du Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains (CACY). Ils parleront de leur collaboration autour d’une œuvre rendant hommage aux personnes accusées de sorcellerie dans le canton de Vaud.
«La conférence sera liée à l’aspect technique de la collaboration entre artiste et artisan pour la confection d’une pièce d’art», explique Maëlle Gross, qui témoignera samedi à 15h au CACY avec l’artisan peintre en carrosserie Jesse Gutknecht, de Jesse Design. Tous les deux répondront aux questions d’Evelyne Notter, collaboratrice scientifique du CACY. Par ailleurs, la discussion est un partenariat avec le Musée d’Yverdon et région.
Le cube vibrant de Maëlle Gross, qui rend hommage aux personnes accusées de sorcellerie dans le canton de Vaud (environ 3000), voire exécutées, a nécessité les services de l’artisan, notamment pour la peinture: «C’est de la peinture caméléon, surtout utilisée dans les années 2000 avec l’essor de Pimp My Ride (ndlr: émission de rénovation de voiture sur MTV), quand le tuning des voitures était très à la mode, explique Maëlle Gross. Je préfère faire appel à des spécialistes plutôt que de le faire beaucoup moins bien.»
Du CACY au Musée d’Yverdon et région
L’œuvre avait été créée dans le cadre de Malefica, l’exposition personnelle de Maëlle Gross au CACY, début 2023, qui rendait hommage aux personnes accusées de sorcellerie à tort.
Ensuite racheté par la Ville dans le cadre de la restauration du château, le cube sera prochainement exposé au Musée d’Yverdon et région. Du moins, sa nouvelle version. En effet, destinée à la base à fonctionner trois mois, la structure a dû être recréée pour exister de façon pérenne. «Déjà parce qu’elle ne passait pas les portes, s’amuse l’artiste. Et puis elle vibre en continu, alors avec la chaleur, la machine surchauffait ou s’éteignait. J’ai donc fait appel à des ingénieurs spécialisés dans les œuvres destinées à l’espace public. Il sera aussi possible de la monitorer à distance.»
Zoom sur la sorcellerie
L’artiste, qui a grandi à Yverdon, se sent reconnaissante que ce pan de l’histoire longtemps écarté soit mis en lumière. «C’est comme un mea-culpa étatique. On rend hommage à toutes ces victimes.»
C’est d’autant plus symbolique que le cube est mis en avant dans la ville qui l’a vue grandir. «J’ai à cœur que mon œuvre devienne iconique au château, comme la momie quand j’étais petite, et qu’elle intéresse aussi les jeunes, dévoile Maëlle Gross. J’aimerais qu’on ait envie de venir la voir plusieurs fois, notamment parce qu’elle est différente en fonction de la lumière et vibre différemment suivant l’heure».
Inscription à la conférence à: centre-art@yverdon-les-bains.ch