Le PLR s’était emparé d’un siège socialiste il y a un an. Après la récente démission du syndic Philippe Moser, le PLR et le PS ont renoncé à le revendiquer, faute de candidats. Il se disputera le 18 mai prochain entre l’UDC Catherine Rey et l’indépendante Suzanne Laufer.
Après le départ du PS de Martin Schorf pour divergences idéologiques et le siège remporté par le PLR Cyril Ottonin à la suite de la démission d’Alexandre Lecourtier, «le parti à la rose» s’est retrouvé en février 2024 avec plus qu’un municipal sur sept et a déploré un manque de représentativité, alors qu’il détient 23 des 50 sièges au Conseil communal. L’heureux élu PLR avait alors rétorqué qu’il n’y avait pas de clivage politique et que dans une commune de la taille d’Yvonand, les personnes étaient privilégiées par rapport aux partis.
Mardi, on apprenait que le PLR renonçait à revendiquer le siège de son syndic démissionnaire et préférait passer son tour pour permettre un «rééquilibrage». Le déséquilibre évoqué par le PS aurait-il donc posé problème ?
Président du groupe PLR, Fabrizio Marzolini précise la position de son parti: «Notre choix est principalement motivé par la difficulté croissante à trouver des personnes ayant la disponibilité nécessaire pour assumer une telle charge qui exige un engagement conséquent et une flexibilité professionnelle que tout le monde ne peut se permettre. Cette décision découle également du fait que les cartes seront redistribuées dans un an. Il nous a semblé peu pertinent d’investir temps et ressources pour une période aussi courte et nous préférons concentrer nos efforts sur les prochaines élections.»
Sur la question de la représentativité, le porte-parole du PLR ajoute que «la couleur politique a certes son importance lors des élections. Mais une fois l’exécutif en place, c’est la collégialité qui prime à Yvonand. Le bon fonctionnement de la Municipalité repose avant tout sur la qualité du travail collectif, au-delà des appartenances partisanes. L’exécutif agit de manière structurée, cohérente et efficace. et parle à l’unisson.»
La fonction intéresse moins
Candidat malheureux en 2024, le socialiste Ivar Kjelberg a renoncé à se représenter. Ingénieur et physcien retraité, ce conseiller communal a fait le choix de se consacrer à son épouse, ses petits-enfants et ses activités associatives.
Le PS est confronté aux mêmes difficultés que le PLR, selon le porte-parole du PS d’Yvonand, Nicolas Liechti: «Nous n’avons pas trouvé de candidat. Il est de plus en plus difficile de trouver des personnes qui s’engagent. C’est encore plus compliqué une année avant les élections générales, mais nous entendons bien trouver un candidat permettant un rééquilibrage lors de celles-ci.» En attendant, le PS d’Yvonand appellera à voter pour Suzanne Laufer même si elle est considérée d’obédience verte plus que socialiste.
Une ex-PS face à une UDC
Cette ancienne élue PS, d’abord secrétaire de direction polyglotte, a suivi une formation de naturopathe tout en travaillant et élevant seule ses deux fils. Remariée et mère d’une fille, elle a ensuite développé des compétences en soutien psychologique. En 2015, la Commune d’Yvonand l’a engagée comme déléguée à la durabilité. «J’ai quitté le Conseil communal pour me concentrer sur cette fonction», explique cette sexagénaire qui s’est également investie sur le plan associatif, au sein de l’Association des parents d’élèves et à l’organisation de Festi’Cheyres. Elle justifie sa candidature hors-parti par le fait que « la transition écologique se doit d’être transversale et qu’elle concerne tout le monde. M’affilier à un parti me semble contre-productif.» Elle sera opposée à Catherine Rey, conseillère communale UDC. Assistante dentaire, elle a travaillé presque vingt ans au sein des cliniques Adent, en occupant notamment le poste de responsable de l’approvisionnement. En 2019, elle a ouvert une épicerie en vrac dans le village d’Yvonand, mais a dû fermer boutique il y a deux ans. Depuis, elle travaille comme vendeuse à la ferme chez Guidoux Fruits à Cronay et collabore avec l’EMS d’Yvonand comme livreuse de repas. Elle siège au Conseil communal depuis le début de la législature et a décidé de porter sa candidature «pour permettre à la population d’avoir un choix».