Une apparition très inattendue s’est produite tôt le matin à Vaulion… De nombreuses cigognes s’étaient perchées sur les toits !
En ce matin gris, brumeux et pluvieux du mardi 11 février, la surprise était de taille au village de Vaulion! Une escadrille de cigognes blanches a décidé de s’octroyer un temps de repos dans le paisible vallon du Nozon. C’est très rare et sans doute une première! Les habitants n’avaient encore jamais vu cela ici. Ainsi qu’en témoignent les images, la vision de ces gros oiseaux blancs envahissant les toits, se découpant nettement sur la grisaille très sombre du ciel, était saisissante.
Cet élégant volatile au bec rouge et à la livrée distinguée en noir et blanc a toute une histoire. Vénéré et adulé depuis l’Antiquité par certains peuples qui voyaient en lui un message de fécondité et de sérénité, la cigogne a subi ensuite les méfaits de l’existence humaine avec les cultures intensives et la disparition progressive de ses milieux naturels. Sa population a donc nettement régressé. Les migrations qu’elles font pour aller passer l’hiver dans des pays plus chauds ne l’ont pas épargnée non plus. Mais des mesures de protection plus récentes ont réussi à la sauvegarder et à retrouver une dynamique démographique à la hausse.
Migration en avance
Il a été observé que des milliers de cigognes traversent l’Ouest de l’Europe deux fois par an. Après avoir passé l’hiver en Afrique du Nord, en Espagne ou même dans le Sud de la France (avec le changement climatique, elles vont moins loin!), nos oiseaux remontent en direction de l’Allemagne pour regagner leurs aires de reproduction. L’itinéraire de leur long retour passe par la vallée du Rhône, en direction de la Franche-Comté et du Jura suisse et français qui les conduisent en Alsace où elles se plaisent particulièrement. La période de cette migration prénuptiale s’étend de mi-janvier à fin avril avec un pic de passage important en février, donc maintenant!
Même si cela est surprenant, à 930 mètres d’altitude, les cigognes ont donc choisi une nouvelle variante pour leur parcours. Ont-elles aimé Vaulion et voulu apporter des présages de chance et de bonheur à ses habitants? On voudrait bien évidemment le croire!
Jean-François Reymond
