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Des vignes et de la vie

22 août 2024 | Texte et photos: Virginie Meisterhans
Edition N°3772

La Région poursuit la publication hebdomadaire d’un portrait d’une commune nord-vaudoise. Au travers de l’interview de son syndic, cette page aborde les réussites, les préoccupations, les projets d’une collectivité locale.

Aujourd’hui, place à Reynold Michel, syndic de Arnex-sur-Orbe.

Reynold Michel, racontez-nous votre parcours familial et professionnel à Arnex-sur-Orbe.

J’habite Arnex depuis tout petit, le village qui a vu naître ma maman et où mon grand-père était forgeron. Mes parents se sont rencontrés lorsque mon père est venu faire son apprentissage de menuisier. À mon tour, j’ai fait un apprentissage de menuisier à Orbe où j’ai travaillé plusieurs années, avec un détour par Echallens. En 1990, j’ai été engagé à Arnex-sur-Orbe chez Monnier Bois, un copain d’école qui venait d’ouvrir son entreprise. Au début je faisais aussi un peu de charpente que j’ai apprise sur le tas, mais j’ai toujours préféré l’ébénisterie, la rénovation de meubles, la fabrication de cuisines, de portes d’entrée, etc. Je me suis marié la même année et nous avons commencé à construire un appartement au-dessus de chez mes parents. En pleins travaux, ma première fille est née, c’était une période où il fallait jongler! Ma deuxième fille est née en 1994. Je suis grand-père depuis un mois et demi d’une adorable petite fille. Ma maman est décédée l’année passée mais mon papa vit toujours ici. Pendant sa retraite, il s’occupait beaucoup de la maison. Aujourd’hui, j’ai pris le relais et je veille sur lui. Il me le rend bien, puisqu’à 91 ans, il s’occupe et promène notre chien, qui a le même âge que lui (rires)! J’ai travaillé 33 ans chez Monnier Bois, jusqu’à l’année passée, lorsque j’ai pris ma pré-retraite, afin de pouvoir me consacrer à mon emploi de syndic.

Un poste de syndic auquel vous n’aviez pas l’intention de vous présenter au départ…

En effet, lorsque le syndic a démissionné en juillet de l’année dernière, des tensions au sein de la Municipalité – dont je fais partie depuis 2016 – m’ont confronté à une période très difficile. À la suite d’une autre démission, nous avons dû organiser une nouvelle élection de municipal et celle de syndic a été repoussée à février. En tant que vice-syndic, je me suis présenté avec un autre municipal, afin que la population puisse avoir le choix, mais mes collègues m’ont volontiers laissé la place. Je ne sais pas si nos citoyens sont contents que cela se soit passé ainsi mais le personnel communal se dit satisfait. Le principal pour moi est que nous travaillions dans une ambiance agréable, calme et posée.

Comment définiriez-vous votre personnalité au sein de la « nouvelle » Municipalité ?

Je suis trop gentil (rires)! J’ai tendance à dire « si vous voulez », « si vous avez le temps », « ça serait bien de faire ça »… je n’aime pas imposer les choses. Et si je suis un homme de terrain qui aime donner des coups de main, en revanche, pour la partie « correspondance », j’ai plus de peine (rires)! Heureusement, je suis bien soutenu par mon épouse, boursière dans deux communes. Enfin, je trouve que souvent les choses évoluent trop lentement et je dois faire attention de ne pas brûler les étapes! Je trouve le Vaudois plutôt frileux, il aime avancer gentiment mais sûrement. C’est une question d’habitude, les mêmes personnes qui refusent catégoriquement des projets sont celles qui, quelques années plus tard lorsque l’on remet l’ouvrage sur le métier, disent « pourquoi on ne l’a pas fait avant ? » En cela, nous avons la chance d’avoir maintenant une Municipalité qui veut aller de l’avant et cherche à faire bouger les choses.

Quels sont les projets que vous souhaiteriez voir avancer ?

Nous n’avons plus de zones à construire mais il y a pas mal de granges désaffectées. Je trouve important que ces bâtiments puissent revivre et des projets de rénovation sont en cours. Concernant l’eau potable, nous sommes sur un projet de réservoir intercommunal avec Bofflens et Agiez. D’autre part, nous devons remplacer la chaudière à mazout de la grande salle et d’autre bâtiments par un système de chauffage à distance. Au niveau écologique, il faut trouver des solutions, prendre des risques, car si l’on ne fait rien, rien ne changera. Il y a pas mal d’agriculteurs qui partent dans le bio et nous avons aussi la chance d’avoir au village des gens qui deviennent de plus en plus conscients et investissent dans ce sens : toutes les maisons sont bientôt équipées de voltaïque. Un collègue, très impliqué, a pris à bras-le-corps le dossier du PEC et plusieurs personnes du Conseil s’y investissent. Enfin, comme nous devrons de toute façon effectuer des travaux de rénovation au collège, un projet qui me tient vraiment à cœur et que j’aimerais faire passer avant la fin de ma législature serait de pouvoir déménager nos bureaux. Ceux-ci ne sont plus du tout adaptés, notamment en termes de mobilité réduite.

Qu’est-ce qui rend votre village aussi attractif et dynamique ?

Nous avons 44 hectares de vignes et seize vignerons-encaveurs qui proposent tous les samedis des caves ouvertes. Nous disposons d’une grande salle, ainsi que d’une buvette dédiée principalement au football et d’une salle de réception pouvant accueillir 120 personnes. Beaucoup de manifestations y sont organisées par les sociétés locales, comme des bals, des repas de soutien, des cours de yoga, etc. Un peintre propose également chez lui des expositions et des soirées musicales. De plus, nous avons la chance d’avoir toujours un bureau de poste, une épicerie-tearoom et un restaurant réputé. Enfin, nous avons le grand avantage d’avoir une gare, avec un train à la demi-heure, ainsi que deux lignes de cars postaux. La gare est actuellement en transformation afin de créer des rampes pour les personnes à mobilité réduite. Nous devrons également créer une zone de déchargement du bus pour les mêmes motifs. Tout devrait être prêt d’ici juin 2025 !