L’association Cortes Music a décidé de relancer les «Vendredi ça rap», une démarche qui avait bien fonctionné en 2022. Le principe consiste à réunir huit rappeurs ou rappeuses pour réaliser un morceau en commun finalisé sous forme de clip vidéo. L’objectif est de leur donner de la visibilité et leur permettre de nouer des liens. Pour que l’opération soit accessible à tous les artistes, une opération de «financement participatif» est lancée sur wemakeit.
Fondateur et président de Cortes Music, Jimmy Sesa rappelle que cette expérience lancée en 2021 a jusqu’ici remporté un joli succès: «Mais à l’époque, les artistes devaient participer au financement, ce qui peut être un obstacle pour certains. Nous avons envie d’offrir cette gratuité comme un artiste qui passerait dans n’importe quelle radio.» C’est ainsi qu’une opération de financement participatif a été lancée pour un montant de 5000 francs permettant de couvrir quatre sessions d’enregistrement. A mi-chemin, près de la moitié de l’objectif est atteint.
œuvre collective
Le principe, c’est de réunir huit artistes de leur proposer un morceau instrumental pour lequel ils doivent écrire chacun environ huit mesures, soit une trentaine de secondes, sur un thème donné. Jusqu’ici ils ont eu un lien avec une association ou une institution également dans le but de la faire connaître. On peut citer la Fondation Théodora ou l’Armée du Salut, Hôpiclown ou encore la Police lausannoise. «Après cet enregistrement commun, nous tournerons un clip vidéo en salle. Le temps de réaliser le mixage et le montage, trois à quatre semaines plus tard, nous le mettons sur toutes les plateformes de streaming» dont les principales sont Spotify, Apple Music et Youtube Music. Nous le proposons aussi aux radios régionales tous styles telles que Radio RNV à Yverdon, Readline radio à Lausanne et Radio R à Yverdon.
Concours du meilleur artiste
Pour pimenter l’exercice, un concours est organisé pour élire le meilleur artiste. « Cela permet aux artistes de dire aux gens allez voir le clip, ça leur donne de la visibilité. Ils suivent un artiste, ils vont en découvrir sept autres et l’artiste amène sa base de fans à découvrir les autres.»
Le but de la soirée va au-delà de cette réalisation : «Nous mangeons ensemble, le but étant de créer des connexions. Par expérience, certains rappeurs arrivent méfiants au départ. Mais après nous nous quittons comme si nous nous connaissions depuis toujours. Dans tous les cas, c’est ainsi que cela s’est passé les dernières fois ».
Au total, l’association Cortes Music a mis sur pied une dizaine de «Vendredi ça rap». «A chaque fois il y a des nouveaux artistes. Au total, jusqu’ici quelque 50 à 60 artistes différents nous ont rejoints pour un total de 80 à 90 participants. Cela permet de créer des contacts entre les artistes qui collaborent entre eux.»
Pas d’alcool, ni d’insultes
Jimmy Sesa insiste également sur la marque de fabrique de ces soirées: «Nous sommes dans les locaux de l’Armée du Salut, donc forcément, il n’y a pas d’alcool, ni fumée. Alors que souvent, dans une session rap, on fume et on boit, mais là ce n’est pas le cadre que nous souhaitons. Certains sont parfois étonnés, mais ils s’adaptent. Et surtout, dans les morceaux, nous exigeons qu’il n’y ait pas d’insultes. On souhaite que ce soit propre. Si on veut dénoncer quelque chose, il y a d’autres moyens de le faire plus intelligemment.» Cortes Music a été nominée deux fois au Prix culturel nord- vaudois en 2021 et 2024.
