Enzo Stretti se pose en président rassembleur pour Yverdon Sport
30 août 2013Football – 1re ligue classic – L’entrepreneur a succédé à Jacky Pittet avant-hier, lors de l’assemblée générale. Ses deux objectifs: poursuivre l’assainissement des finances et impliquer le plus de monde possible au sein du club.

Enzo Stretti, à
droite, a commencé
à s’investir pour Yverdon
Sport au sein du Club des
Milles, dont il assumait la présidence jusqu’ici, mais il va devoir y renoncer. Philippe Rapo, à gauche, est membre du comité de cette association de soutien.
«Je serai un président très entouré.» La réponse d’Enzo Stretti fuse lorsqu’on lui demande quel sera son style de gestion, alors qu’il vient d’être porté à la tête d’Yverdon Sport mercredi dernier, lors de l’assemblée générale. Il n’entend pas tout faire tout seul, bien au contraire: il souhaite mettre en place un comité large -«puissant», dit-il- afin que les responsabilités soient partagées. «Aujourd’hui, le comité se compose de dix à douze membres, explique-t-il. Si, demain, nous sommes quinze, tant mieux! Je veux que le plus d’Yverdonnois possibles soient impliqués. Ainsi, il sera plus facile de négocier le départ de l’un ou de l’autre, y compris s’il s’agit du président, bien entendu.»
Rendre Yverdon Sport aux Yverdonnois: c’était aussi la devise martelée par Jacky Pittet, qui a donc cédé sa place à la tête du club, un peu moins d’une année après avoir pris ses fonctions. «Lorsqu’on est venu me chercher pour reprendre la présidence, on m’a confié le mandat d’assainir la situation financière et de trouver des solutions pour assurer la pérennité du club, rappelle-t-il. Aujourd’hui, il y en a une qui s’est présentée et je me retire donc volontiers.»
Pas une affaire d’ego
Deux facteurs l’ont amené à tirer sa révérence. Le premier est d’ordre personnel. «La charge de travail était supérieure à ce que j’avais prévu et je ne pouvais pas continuer sans risquer de mettre en danger ma vie privée ou professionnelle.» La seconde tient aux desiderata d’un groupe d’entrepreneurs et de personnalités de la région, intéressés à soutenir financièrement Yverdon Sport, mais pas à en assumer la gestion. «Ces gens ont tout de suite dit qu’ils souhaitaient qu’Enzo Stretti devienne président, admet Jacky Pittet. Mais ça ne m’a pas posé de problème. Je voulais le bien du club, pas en faire une affaire d’ego.» S’il quitte la direction d’YS, Jacky Pittet y sera encore impliqué comme entraîneur adjoint des M14, ce qui lui fait très plaisir.
Enzo Stretti président d’Yverdon Sport: une rengaine entonnée depuis longtemps en coulisses. «On m’a proposé le poste il y a une année et demie environ, reconnaît l’entrepreneur. Mais ce n’était pas le bon moment: je venais de créer deux nouvelles entreprises.» Pourtant, il voulait s’engager pour le club de football -discipline qui le passionne- d’une ville où il est actif depuis plusieurs années et il a alors participé à la création du Club des Milles, dont il a pris la présidence. Le club de soutien marche bien, ce qui explique sans doute en partie que le groupe de personnalités prêtes à s’investir financièrement ait pensé à lui. «Un jour, j’ai été au stade pour repérer les infrastructures et j’ai vu tous ces gamins qui jouaient au foot. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour eux et j’ai décidé d’accepter de m’engager», raconte Enzo Stretti.
Situation problématique
Désormais président, il ne fait pas mystère du fait que sa première tâche sera la même que celle à laquelle s’est attelée son prédécesseur: assainir les finances. «La situation reste problématique. Nous sommes aux poursuites pour un montant d’environ 60 000 francs et les dettes sont plus élevées encore. Je vais donc commencer à prendre mon téléphone et appeler personnellement les créanciers, pour trouver un moyen de s’arranger. Car si nous devons payer toutes les factures aujourd’hui, nous n’allons pas nous en sortir.»
Sportivement, l’objectif sera d’assurer le maintien en 1re ligue, sans, pour l’instant, tirer davantage de plans sur la comète. L’équipe et le staff ne seront pas touchés par les changements survenus au sein de la direction. «J’ai simplement engagé un directeur sportif en la personne de Vincent Taillet», annonce Enzo Stretti.
La composition complète du comité n’est pas encore prête à être communiquée, mais Eric Schneider assumera la fonction de directeur financier du club, tandis que l’ancien président Jean-Claude Tétaz fait son retour dans l’organigramme, en qualité de secrétaire général. «Un poste à plein temps, mais, comme tous les autres, bénévole», précise le nouveau président, qui signale qu’YS se cherche encore un caissier. A noter encore que Mario Di Pietrantonio conserve sa place au sein du club. Actionnaire majoritaire, il oeuvrera comme vice-président. Proche du LS, Enzo Stretti relève par ailleurs que des discussions ont été engagées afin d’étudier de possibles synergies entre les deux clubs vaudois. A l’aurore de son mandat, Enzo Stretti se pose définitivement en président facilitateur de contacts et rassembleur.
Le coup de fil
La journée de 1re ligue en deux téléphones
Yverdon Sport – Terre Sainte, demain à 17h au Stade Municipal.
Vagner Gomes, assistant: «Bonne nouvelle: Karam est désormais qualifié et il nous sera précieux dans les trente derniers mètres, pour délivrer la passe décisive qui nous manque jusqu’ici. Pitronaci (élongation à l’aine) et Mayila (touché à une cheville) devraient manquer à l’appel. Terre Sainte est une équipe très compacte, forte sur balles arrêtées, mais si nous parvenons à nouveau à conserver le ballon et que nous concrétisons nos occasions, ça devrait bien se passer.»
Martigny – Bavois, samedi 16h30 au Stade d’Octodure.
Luc Lenoir, assistant: «Rachane (suspendu), Luckhaupt (claquage), Renatus (qui se marie) et Bovay (raison privée) seront absents. A Martigny, nous nous attendons à un match similaire à celui que nous avons gagné contre Bulle. Nos adversaires, 0 point au compteur, doivent réagir, donc il faut être prudents, même si nous nous déplaçons clairement pour faire un bon résultat.»