«Fabio Celestini me fait penser à Lucien Favre»
14 janvier 2016Football – Challenge League – Xavier Margairaz a retrouvé le football qui lui plaît sous les couleurs du Lausanne-Sport.

Xavier Margairaz s’est positionné comme le véritable «dix» du LS, sa place de prédilection.
Le Lausanne-Sport passe l’hiver dans la peau du leader. L’équipe de la capitale olympique, avec son effectif à l’accent vaudois prononcé, compte six points d’avance sur l’aussi ambitieux que riche FC Wil. Le projet labélisé «local» du LS a de l’avance sur les prédictions et les espérances. Le rapatriement de quelques cadres, pour entourer la jeune garde, n’est pas anodin au renouveau lausannois. Le retour aux affaires de Xavier Margairaz en est un des meilleurs exemples.
Quelques jours après le début de la préparation, l’enfant de Valeyres-sous-Rances et Rances -natif d’Orbe, il a partagé sa jeunesse entre les deux villages voisins-, revient sur le parcours de son équipe et sur le sien, depuis son arrivée à la Pontaise.
Le bon choix
Xavier Margairaz vient de fêter ses 32 ans. Etabli à Monthey, le père de famille a connu des (très) hauts et des (très) bas au cours de sa carrière. L’été dernier, en signant au Lausanne-Sport, parce qu’il croyait au projet présenté, le gaucher au pied magique a, certainement, pris la meilleure décision sportive de ces dernières années. Il a, enfin, retrouvé un terrain de jeu propice à son épanouissement en tant que footballeur. «J’ai la chance de bénéficier de tous les ingrédients pour que je me plaise. Il y a, à la fois, un groupe de qualité, un état d’esprit magnifique, un entraîneur de haut niveau et le fait qu’on joue au ballon, lance le Nord- Vaudois. Je suis très content d’être là.»
La philosophie de jeu prônée par Fabio Celestini, basée sur la maîtrise du cuir, est similaire à celle qui lui a valu ses plus belles saisons, au milieu des années 2000, avec le FC Zurich de Lucien Favre. Aligné en véritable «dix» depuis la deuxième partie du premier tour, Xavier Margairaz y évolue comme un poisson dans l’eau, bien qu’il ne soit pas totalement satisfait de ses performances, qu’il qualifie de moyennes. «Dans cet alignement, j’ai plus de solutions, on est moins nombreux à avoir un rôle similaire, comme lorsque l’on évolue avec plusieurs «huit», et il y a plus d’espace entre nous», énumère, au rayon des points positifs, le meneur de jeu. A la baguette dans les trente mètres de vérité, il tente d’apporter la fameuse dernière passe; ce que lui demande son entraîneur.
L’ambiance au sein du groupe est un des éléments inhérents aux bons résultats. Les gars se battent pour le LS, les remplaçants ont régulièrement été décisifs. Dans le vestiaire, Xavier Margairaz profite de la présence des quelques coéquipiers étrangers pour entretenir les idiomes découvertes au cours de sa carrière. «Je parle espagnol avec Walter Pandiani et Santiago Feuillassier, souligne l’ancien demi d’Osasuna, à Pampelune. Parfois, je sers de traducteur. C’est génial, le foot, pour ça: on découvre plein de cultures.» Lorsqu’il s’adresse à Kwang Ryong Pak, l’attaquant nord-coréen tout juste arrivé, il utilise l’anglais, langue apprise auprès de sa femme londonienne, et que maîtrisent parfaitement leurs enfants. «A la maison, quand je fais des fautes, c’est ma fille qui me corrige!»
Celestini et «le plan de jeu»
Partout, tout le temps, on parle du «LS de Fabio Celestini ». L’ancien demi de la maison, de l’équipe de Suisse et de l’Olympique de Marseille, entre autres, a apporté ses idées, sa tronche, sa patte et un plan à la Pontaise. «Il a joué en Suisse, en France et en Espagne. Il a fait ses cours d’entraîneur en Italie. Il a cette richesse qui le rend très complet. On sent qu’il connaît très bien le foot. Je dois dire qu’il me fait beaucoup penser à Lucien Favre», encense Xavier Margairaz, à son zénith sous les ordres du technicien de Saint-Bar’. Comme ce dernier, Fabio Celestini est un milieu de terrain. «J’ai toujours eu une bonne relation avec mes entraîneurs qui ont évolué à cette position. Ils connaissent tout, de la défense à l’attaque, en passant par la construction», ajoute le milieu offensif du Lausanne-Sport.
Finalement, c’est quoi ce fameux plan de jeu? «Fabio souhaite une équipe très bien organisée, tant offensivement que défensivement. Les principes sont très clairs, on sait tous ce qu’on doit faire dans chaque situation», détaille l’ancien international. Une discipline pas trop indigeste ou contraignante? «Non, car le plan est très cohérent. Sur le terrain, on se rend compte que quand on est bien placés, on est deux fois meilleurs, rétorque XM. Et on a beaucoup de liberté avec le ballon.» De plus, le système est susceptible d’évoluer, comme ça a déjà été le cas durant l’automne, quand l’équipe a tenté de provoquer plus de duels sur les côtés.
Le technicien vaudois est, en outre, un adepte de la vidéo. Les séances sont nombreuses dans les travées du stade. Lausanne a, aussi, beaucoup marqué sur balles arrêtées. «Ça fonctionne, car Custodio est un très bon tireur et c’est un aspect que l’on travaille chaque semaine à l’entraînement, révèle Xavier Margairaz. On insiste sur la synchronisation entre le tireur et les joueurs dans les seize mètres. Chacun sait la course qu’il doit faire.»
La promotion, vraiment?
On l’a dit, le LS est en avance sur son plan de marche. Il est impossible d’éluder le thème de la promotion. «C’est encore loin, il y a 18 matches à jouer», tente d’esquiver Xavier Margairaz. On insiste. «On n’a pas de pression du club. Ce qui compte, c’est créer une identité locale, faire prospérer ces valeurs», rétorque le footballeur. Et l’équipe serait-elle prête? «Je ne sais pas! Cela dit, bien sûr, on va jouer pour être premiers. Et si on y arrive, il faudra créer un groupe compétitif pour la Super League, tout en conservant la même philosophie. Mais ce n’est pas mon rôle!»
Le Nord-Vaudois est à la fois confiant et prudent dans son discours: «L’équipe a une belle marge de progression. Si je ne suis pas surpris de nos résultats, on doit encore s’améliorer. On a gagné beaucoup de matches dans les dernières minutes, avec les tripes. On sait que ça tient à peu de choses. Il ne faut pas penser qu’on a survolé le 1er tour, ce n’est pas vrai. Mais on a été les plus constants.» Un aspect sur lequel les anciens ont, c’est certain, joué un rôle prépondérant.