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Frère et soeur roulent leur bosse dans le cross

28 décembre 2012

Skicross – Bryan et Julie prennent leur pied sur les circuits national et européen. Rencontre avec la fratrie Zooler, deux jeunes Combiers qui n’ont pas froid aux yeux.

De la neige du Sentier, chez eux, à celle du circuit de skicross, Julie et Bryan Zooler ne sont jamais très loin des pistes.

C’est à Pila, dans le val d’Aoste, que tout a commencé. Passant leurs premiers hivers là-bas, chez leurs grands-parents, Julie et Bryan Zooler y ont découvert le ski alpin. Une discipline qui se révélera rapidement être une passion, jusqu’à en devenir le rêve d’une carrière.

D’une année et demie l’aîné, Bryan (18 ans) a bifurqué de l’alpin au skicross il y a de cela quelques hivers, quand une équipe s’est créée au sein de Ski-Romand. «Petit, je me faisais toujours engueuler, car je filais toujours au snowpark», se souvient-il. Attiré par les sauts, par l’idée de se battre à plusieurs sur une piste, il a trouvé sa voie, devenant vice-champion suisse juniors de skicross l’an dernier dans les Grisons.

Un champion du monde comme entraîneur

Une trace qu’a choisi de suivre depuis la saison dernière sa sœur Julie, géantiste douée. «J’avais une place pour poursuivre à l’école sportive de Brigue, mais je n’avais pas envie d’y aller, raconte-t-elle. Je ne souhaitais pas pour autant tout arrêter, alors j’ai voulu essayer le skicross.» Il lui a alors d’abord fallu convaincre ses parents, qui n’étaient pas très chauds au départ, pour se lancer dans sa nouvelle discipline, avec un brio certain d’ailleurs, puisqu’elle a pris le troisième rang du circuit national.

C’est l’entraîneur de Fanny Smith, Guillaume Nantermod -ancien champion du monde de boardercross-, qui s’occupe des Zooler. Les deux skieurs du Sentier font ainsi leurs gammes sur le circuit national, FIS et de Coupe d’Europe, rêvant de pouvoir, à l’avenir, intégrer la Coupe du monde.

Casse-cou dans une discipline de contact, tous deux font leur apprentissage, avec parfois des expériences plus difficiles. Ainsi, Bryan s’est blessé à un genou et au visage l’hiver passé, ce qui l’a contraint à renoncer à de nombreuses épreuves. «En arrivant sur les pistes, il faut parfois avoir le gros cœur, raconte le robuste Combier. On n’a pas le droit à l’erreur, sinon ça peut faire très mal.»

Aux antipodes

Alors que son frère peaufinait sa forme sur les pistes de Nouvelle-Zélande et d’Australie durant trois semaines l’été dernier, Julie a dû préparer sa saison en étant diminuée par une mononucléose. Autant dire qu’elle a pu véritablement commencer sa préparation seulement quand elle a chaussé les skis. «Je n’ai pas pu travailler ma poussée au départ, regrette-t-elle. Je manque un peu de force dans les bras.»

Les Helvètes tiennent le haut du pavé dans la discipline. Il faut s’accrocher pour rester dans le bon wagon. Des séances de musculation sont donc au programme pour tous les deux. Et puis, chacun a sa recette pour se maintenir en forme le reste du temps. Alors que Julie joue au foot et a commencé la peau de phoque avec sa mère, Bryan va s’entraîner avec les hockeyeurs de la vallée de Joux, «ce qui est excellent pour le toucher, l’équilibre et également travailler le haut du corps».

Décrit comme un fonceur par sa soeur qui, elle-même, «aime bien tout ce qui fait peur», Bryan prend son pied dans le skicross. «Contrairement à l’alpin, quand tu arrives au bout, tu sais ce qui va t’arriver», souligne-t-il. Une discipline qui correspond totalement aux aspirations de Julie également. «C’est plus fun que l’alpin et on doit se lever un peu moins tôt, sourit-elle. Et même si je suis encore un peu nulle en saut, j’aime y aller!» Leur bonheur est dans les bosses.

 

La saison débute en janvier

Un calendrier international

Né en août 1994, Bryan Zooler a encore trois hivers à disputer en juniors, soit deux de plus que sa sœur de 16 ans. Voilà qui leur laisse encore un peu de temps pour se faire une place sur le circuit mondial. Pour tous les deux, la saison débutera en janvier et se terminera en avril. Le calendrier est chargé, alors qu’ils sont tous les deux en apprentissage. S’ils touchent quelques aides, notamment de la vallée de Joux, tous deux sont essentiellement financés par leurs parents.

Cet hiver, Bryan visera une qualification pour les Championnats du monde juniors, espérant obtenir des top-16 en Coupe d’Europe. Des places d’honneur que souhaite également atteindre Julie.