«Grandeur et décadence» de la Villa Robertia
3 janvier 2025 | Texte: Roger Juillerat | Photos: Dr. et Roger JuilleratEdition N°3862
Cette jolie maison de maître classée du XIXe siècle n’a subi aucun rafraîchissement depuis sa mise à l’enquête et elle est aujourd’hui comme à l’abandon.
A Vallorbe, qui ne connaît pas Roland Brouze, le fameux boulanger et membre d’honneur de la Confrérie des Chevaliers du bon pain, aujourd’hui à la retraite! Et qui a marqué sa présence dans la Cité du fer sur plusieurs plans, s’impliquant aussi dans la politique, en passant par le Conseil communal puis la Municipalité.
Il a fait parvenir au Journal de Vallorbe cette photo de la Villa Robertia dans toute sa splendeur au siècle dernier, sans doute dans les années 1940-50, sous ce titre de «Grandeur et décadence», en la comparant avec une photo d’aujourd’hui. Cette dernière la montre quasiment à l’abandon. Acquise par un nouveau propriétaire en 2018, elle n’a connu depuis aucune réfection et, située à l’angle des rues de la Gare et Louis-Ruchonnet, il ne fait pas de doute qu’elle dépare tout un quartier, pas loin de la rue du Centre-Ville. Ce que pas mal de citoyens font d’ailleurs remarquer.
Le 16 avril 2019, La Région écrivait: «La Villa Robertia a été classée. La bâtisse du XIXe siècle est désormais considérée comme objet d’importance cantonale et a passé de la classe 3 à la classe 2. Cela signifie que désormais elle ne pourra plus subir de travaux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, sans l’aval de la Direction générale des immeubles et du patrimoine du Canton.»
Un permis de construire
Interrogé à ce propos, le syndic Stéphane Costantini signale que «les propriétaires ont effectivement reçu un permis de construire pour la rénover, tout en respectant les exigences cantonales en matière de classement. Mais qu’aucun travail n’a été opéré à l’exception du désamiantage.» Sur le terrain de la propriété, des gabarits ont en revanche été posés dans le prolongement de la bâtisse secondaire, également en mauvais état. Un nouveau bâtiment va donc être érigé.
Avec son ample toiture à croupes couverte d’ardoises – anciennement en tuiles en bois (tavillons) –, la composition néoclassique de ses façades et le soin apporté aux aménagements intérieurs, la Villa Robertia a conservé l’apparence d’une véritable maison de maître. Elle intègre une bâtisse qui servait sans doute de grange à l’arrière et comprend également un vaste pré, avec fontaine et dépendance, témoignant des aménagements entrepris dès la fin du XIXe siècle.»