«Il ne faut pas avoir peur de l’audace»

Yverdon-les-Bains • Daniel Rossellat était de passage à la HEIG-VD pour présenter les coulisses de son Paléo Festival Nyon. Un événement envié dans la Cité thermale.

Daniel Rossellat, mardi soir, à Yverdon-les-Bains.

Daniel Rossellat, président de l’association Paléo et syndic de Nyon, était l’invité de la dernière conférence «5 à 7», organisée par la formation continue de la Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD), à Yverdon-les-Bains. Il a présenté, mardi dernier, l’histoire et les coulisses du Paléo Festival Nyon.

«Paléo, c’est une ville éphémère de 50 000 habitants, dans laquelle on trouve tous les services d’une commune, sauf une église et un cimetière», déclare Daniel Rossellat, avant de revenir sur les débuts de cette aventure, qui est devenue, au fil du temps, le plus grand festival open air de Suisse, avec un budget de 24 millions et 4 800 collaborateurs bénévoles.

«C’est en sachant d’où l’on vient qu’on sait où l’on va», indique celui qui a organisé son premier concert pour faire bouger les jeunes d’un centre où il travaillait comme animateur socioculturel, à côté de ses études. Lors de cette première expérience, la magie du spectacle opère. L’événement devient le Nyon Folk Festival et se professionnalise en 1979. «Nous avons séparé les parties stratégie et opérationnelle. C’était un moment difficile, mais nous avons appris à gérer les choses.» Le village grandit petit à petit. Il prend le nom de Paléo Folk Festival, puis de Paléo Festival Nyon. L’organisation s’appuie sur des commissions et une charte de valeurs, tout en laissant une place à l’innovation.

«Si l’enthousiasme force la chance, la remise en question permet de progresser. Il faut maintenir son identité, il n’y a pas besoin de suivre la mode et d’être des suiveurs», relève Daniel Rossellat, pour qui le management participatif est très important, car il favorise l’efficacité des troupes, dans un bon climat de travail. D’après le président de l’association, il ne faut pas faire un projet pour en faire un. «Ce qui est important, c’est de mettre en place un projet fédérateur, qui permet à beaucoup de monde d’y gagner quelque chose. Il doit répondre à un besoin, et il ne faut pas avoir peur de l’audace.»

«Aujourd’hui, Paléo apporte énormément à la ville de Nyon», précise Daniel Rossellat, en expliquant qu’une bonne partie de l’argent est dépensé dans la région, que Paléo offre 55 postes de travail, que les sociétés sportives et locales bénéficient de l’événement, sans compter le bénéfice en terme d’image et de notoriété pour la ville. «Nous avions calculé que l’office du tourisme devrait dépenser 15 à 20 millions pour promouvoir la région comme le fait le festival.»

Des projets à Yverdon?

De quoi faire des envieux du côté de la Cité thermale où, depuis plusieurs années l’idée d’organiser un événement de grande ampleur revient régulièrement sur le tapis. La Municipalité a, d’ailleurs, récemment précisé, dans son programme des priorités pour la fin de la législature -qui s’achèvera à l’été 2016-, vouloir une «manifestation annuelle à fort rayonnement».

«C’est vrai qu’avec Sonisphere, en 2012, nous avons pu remarquer les impacts positifs de l’arrivée de plus de 30 000 personnes dans notre commune, commente Nathalie Saugy, municipale en charge du tourisme et de la culture, en citant quelques bénéficiaires comme les hôtels, ou les restaurants.  Mais pour organiser une grande manifestation, il faut que toutes les planètes soient alignées: il faut trouver le bon artiste, et qu’il soit en tournée, il faut que le terrain soit disponible, et il faut encore tenir compte de la concurrence…» Pour l’heure, une réflexion se fait pour développer les jeux du Castrum et la Ville est en lice pour recevoir la Schubertiade, mais «il n’y a rien de prévu pour 2015, indique la municipale. Peut-être qu’un jour nous aurons, chaque année, un événement aux couleurs d’Yverdon-les-Bains, mais c’est trop tôt pour en parler. Cette année sera dédiée aux sports, avec la Coupe du monde de paracyclisme», conclut Nathalie Saugy.

En résumé, pour la manifestation culturelle d’ampleur, il faudra visiblement encore attendre.