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Jeremy Pasche est toujours dans le coup

22 novembre 2013

Boxe – Le Chavornaysan de 23 ans articule tout son temps libre autour de la pratique du noble art, avec l’objectif avoué de devenir champion suisse. L’occasion se présente dès demain en terres zurichoises.

Jeremy Pasche s’entraîne dur, dans la salle du Club yverdonnois de boxe, pour préparer ses combats.

«J’ai le boulot et la boxe. Le reste, c’est quand j’ai le temps.» A 23 ans, Jeremy Pasche consacre tout son temps libre, ou presque, à suivre le chemin que lui dicte la pratique de sa discipline favorite. Il a pris et donné ses premiers coups à 16 ans et cela fait deux ans et demi qu’il monte sur le ring en compétition. Avec un objectif aussi clair qu’une victoire par KO : «Je veux devenir champion suisse.»

Ce mi-welter (catégorie des moins de 64 kilos) aura une deuxième occasion d’y parvenir ce week-end et le prochain, lors d’une compétition organisée entre Kloten et Zurich. «Cela peut évoluer, mais à ce jour, il y a sept inscrits dans ma catégorie, décrit-il. Trois que je dois battre, trois contre qui ce serait plus difficile.» Le président du Club yverdonnois de boxe, dont il est membre, croit en son protégé. «On lui a fixé l’objectif d’atteindre la finale et c’est réalisable », assure Fabian Gregorutti.

Jeremy Pasche garde, dans la bouche, un petit goût amer de sa première participation aux Championnats suisses. Il a été éliminé au terme de son premier combat, en quarts de finale, sur le score de 15-14 aux points, alors que de nombreux observateurs le donnaient gagnant. «Dans la salle, il y a eu des sifflets», se souvient-il. «En tant que Romand, on a parfois l’impression d’être un peu défavorisés dans une compétition où les juges sont tous alémaniques», note Fabian Gregorutti. Mais la solution existe : l’emporter par KO afin d’éviter toute discussion.

Le seul boxeur nord-vaudois actuellement actif en compétition affiche, pour l’heure, un pedigree de onze combats, pour trois victoires, un nul et sept défaites. Mais lors de la quasi totalité de celles-ci, Jeremy Pasche était largement dans le coup et, fort de l’expérience engrangée, il peut aborder les Championnats suisses sans complexe. D’autant qu’il s’est préparé très sérieusement.

A l’approche d’un combat, il augmente son rythme d’entraînement jusqu’à six séances hebdomadaires, footing compris. Histoire de se mettre dans le rythme, des rencontres sont organisées avec des boxeurs d’autres clubs. Pour l’instant, la concurrence n’existe pas pour Jeremy Pasche à domicile, même si le club espère que certains de ses membres monteront aussi sur le ring à l’avenir (lire encadré).

Il faut dire que Jeremy Pasche prend le noble art très au sérieux. Il s’entraîne beaucoup et fait attention à son hygiène de vie, alimentation en tête. «Je mange de tout, mais je dois faire attention aux quantités, car je suis à la limite de poids de ma catégorie», précise-t-il. A 23 ans, il a choisi d’articuler sa vie autour de sa discipline et n’est pas prêt de raccrocher les gants. «On peut boxer en amateur jusqu’à 40 ans. Je ne sais pas si je continuerai jusque-là, mais j’ai encore de belles années devant moi», explique celui qui, après avoir terminé ses études à Lausanne, en HEC, travaille dans le domaine de l’économie à Genève. «Quand je rentre du travail, je pose mon sac, je prends l’autre, je vais à l’entraînement et je rentre à 22h, presque tous les jours», décrit-il. Presque un sacerdoce.

C’est que le jeune homme s’épanouit sur un ring. «J’aime constater que je peux arriver à quelque chose même quand ce n’est pas facile, ça aide à relativiser certaines choses de la vie de tous les jours. Les entraînements sont durs, crevants, mais derrière, je vois que je progresse, que je tiens le coup contre des gros durs et cela fait plaisir», s’enthousiasme- t-il.

Et au passage, il aspire donc à devenir champion suisse. Que cela soit cette année, la suivante ou celle d’après. Peu importe : il s’agira de toute façon d’une étape et pas du bout du chemin.

 

Le Club yverdonnois de boxe se restructure

Dans sa mythique salle située près du collège de Fontenay, le Club yverdonnois de boxe connaît un nouvel élan depuis l’année dernière et l’arrivée à la présidence de Fabian Gregorutti, bien décidé à faire bouger les choses. «Les cinq années précédentes, le but était d’avoir une salle ouverte pour les habitués, mais le but était surtout de se dépenser, on faisait beaucoup de physique, explique-t-il. Là, depuis 2012, nous avons mis en place de véritables programmes d’entraînement pour faire progresser les membres et nous cherchons à développer le club.» A la tête d’un comité de cinq personnes, il se partage la responsabilité des trois séances hebdomadaires avec Joël Batlogg, auxquelles participent régulièrement une vingtaine de personnes, même si le club compte une cinquantaine d’inscrits, dont quelques femmes. Les perspectives d’avenir ? Augmenter le nombre de boxeurs qui montent sur le ring lors de compétitions (Jeremy Pasche est actuellement le seul) et, petit à petit, développer la pratique du light-contact boxing, une forme «douce» de la discipline où les combattants ne doivent pas appuyer leurs coups.