Cyclisme – Le baroudeur de Romainmôtier s’élancera samedi, de Lausanne, pour trois mois et demi d’un périple qui va l’emmener aux quatre coins du globe avec, peut-être, un record à la clé.

Le parcours détaillé de Jonas Goy, qui passera par l’Europe, l’Asie, l’Océanie, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud.
En s’élançant sur les routes de la Transcontinental (une course cycliste à travers l’Europe, reliant la Belgique à la Turquie), l’été dernier, Jonas Goy préparait son défi suivant: le tour du monde. Pour des raisons financières, il était, alors, loin d’imaginer qu’il pourrait déjà s’y atteler l’année suivante. Pourtant, ça y est. Dès samedi, l’aventurier de Romainmôtier se lancera à la poursuite du record du monde du genre. Pour que son nom soit inscrit au Guinness Book, il devra parcourir 29 045 km en moins de 106 jours.
Le Nord-Vaudois de 28 ans n’en est pas à son coup d’essai en matière de traversées extraordinaires: en 2012, il avait «visité» l’Australie en avalant 17 000 km sur son vélo. Avec quatre ans d’expérience(s) en plus, s’attaquer au tour du monde s’est révélé une évidence. Samedi, il partira de Lausanne (avec une halte à Yverdon, voir encadré) en direction de l’Allemagne, pour le début de son périple.
Pour accomplir son objectif, Jonas Goy a pris congé depuis le début de l’année. Il a minutieusement préparé, à l’aide d’une agence de voyage, son expédition. Le parcours est ficelé, fractionné en sept étapes entre lesquelles il prendra l’avion, direction sa nouvelle destination. Le tracé l’emmènera sur les routes de vingt pays. Ses frères, ainsi que des amis, l’accompagneront à tour de rôle en voiture, lors des ses escapades hors de l’Europe.
«Tellement vaste»
Le cycliste a un budget de quelque 80 000 francs pour son aventure. Environ 11 000 francs émanent de divers dons de privés et d’entreprises -des passionnés l’ont aidé à trouver des fonds- et le reste provient de ses économies, qu’il espère ne pas avoir à dilapider totalement. Rentré blessé de la Transcontinental, après une chute, il a profité de trois semaines de repos pour restreindre au maximum les dépenses nécessaires à son défi.
A vrai dire, tout est prêt. Lui compris: «Le moral est bon. Après, je verrai bien comment ça se déroulera sur le terrain. Le monde est tellement vaste, que je ne peux être certain de rien», dit-il, en pensant au record qu’il rêve de battre.
Il y a, toutefois, un élément qu’il craint plus que tout: le vent. «Contre celui-ci, on n’avance pas, cela demande plus d’énergie et de plus se nourrir, relève-t-il. Mais je sais bien que, de toute façon, je vais avoir régulièrement du vent contraire.»
Pour parvenir à ses fins, en moyenne, il devra parcourir 320 à 330 kilomètres par jour. Il se sent prêt à pédaler seize à dix-huit heures quotidiennement. Hormis quelques nuits à l’hôtel, il dormira à la belle étoile, là où il trouvera un abri. «Contrairement à ce que j’avais connu lors de la Transcontinental, qui ne durait qu’une dizaine de jours, cette fois, je vais devoir m’accorder un sommeil plus régulier, estime Jonas Goy. La récupération sera très importante pour que je puisse tenir la distance.» La dernière crainte concerne le trafic, source potentielle de danger, de stress et de retard. Des facteurs qu’il est prêt à affronter. Pour lui-même et pour la postérité.
Halte à Yverdon
C’est du Stade Pierre-de-Coubertin, à Vidy, que Jonas Goy va entamer son tour du monde, samedi. Lui et son équipe y accueilleront le public dès 8h. Son départ est prévu à 9h. Puis, entre 10h15 et 10h45, il sera accueilli sur la place Pestalozzi, à Yverdon, par les membres du comité d’organisation de La Favorite, la randonnée cyclo locale. Les curieux sont les bienvenus pour encourager l’intrépide cycliste.