Le Hessel Espace Culturel, salle de spectacle et d’exposition, s’impose petit à petit comme un acteur régional d’importance pour la promotion de la culture, avec, dernièrement, une double reconnaissance communale et cantonale.
Ouverture et consolidation. Telles sont les lignes directrice de la politique culturelle vaudoise pour la législature 2024-2027. L’enjeu, pour le Canton, est alors de «favoriser l’offre culturelle pour tous les publics, tout en soutenant la chaîne de création professionnelle», peut-on lire sur le site de l’Etat. Un adage qui entre en résonance avec les activités et missions menées par le Hessel Espace Culturel, qui établit de plus en plus son rythme et sa vision au sein de la cité aux deux poissons. «Nous avons créé un modèle de lieu culturel apolitique, à but d’intérêt public et équilibré, tant du point de vue éthique que de la programmation», soutient Alexandre Baudraz, instigateur du projet, qui s’est lancé dans l’aventure en 2010.
En quatorze ans d’activité, le Hessel a maintenu sa vision et un modèle original dans le milieu, en couplant un bar et une salle de spectacle et d’exposition. «Les entrées sont gratuites, et chacun est libre d’assister aux prestations des artistes, de profiter du billard, des jeux et de demander un verre d’eau sans rien dépenser», explique le fondateur. «Le concept de base, c’est que l’entier de l’argent récolté, au chapeau, revient aux artistes», ajoute Guido Roelfstra, président de l’Association Hessel Espace Culturel, créée en 2018. Et d’ajouter: «Le bar et quelques sponsors permettent de faire tourner l’affaire, en assurant le salaire des employés et le coût des infrastructures. Tout le reste revient aux artistes. Nous choisissons ces derniers selon leur capacité à entrer en contact avec le public et à former un réseau, ce qui assure qu’il y a toujours des visiteurs qui viennent au Hessel.»
Un système peu gourmand en deniers publics donc, qui a notamment permis au Hessel de passer les années de pandémie plutôt confortablement, en se passant notamment d’un prêt Covid.
Un pas après l’autre
Malgré ces treize premières années d’un succès allant toujours croissant, avec une fréquentation moyenne augmentant de 30% tous les ans jusqu’à atteindre 25 000 visiteurs par an, juste avant la pandémie, il a fallu attendre 2024 pour recevoir la reconnaissance du Département de la culture de l’Etat de Vaud, qui a apporté sa première subvention cantonale au Hessel cette année. Parallèlement, une première rencontre officielle entre les autorités de la Commune d’Orbe s’est déroulée, seulement mardi dernier. «L’entier des subventions cantonale et communale sont reversées aux artistes, sous forme de cachets», indique Alexandre Baudraz, qui se réjouit de voir s’établir une nouvelle politique culturelle à Orbe: «Nous sommes entrés dans une ère de relations constructives avec les autorités.»
Reconnu également comme un lieu d’intérêt public et de promotion culturel par la Confédération, le Hessel fait un bond de géant sur la scène culturelle locale grâce à ces reconnaissances. Malgré ce succès, le président garde la tête froide: «On avance pas à pas. L’idée maintenant, serait que l’Association rachète l’établissement à Alexandre Baudraz, qui est le propriétaire et le gérant du lieu», précise Guido Roelfstra. «Et à moi, cela me permettrait de partir l’esprit tranquille, et de retrouver ma caisse de pension!», rigole le fondateur.
Quoi qu’il en soit, l’ambition reste de faire perdurer ce modèle d’espace de promotion dans la région, qui continue d’accueillir, du mardi au samedi, près de 100 visiteurs quotidiennement, attirés par les quelque 180 événements, spectacles, concerts, théâtres, etc., et les différentes expositions artistiques organisées durant l’année.
