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La polémique enfle à la Municipalité

10 juillet 2019
Edition N°2536

Yverdon-les-Bains – Les municipaux de gauche prennent leurs distances par rapport à l’Exécutif à la suite de l’affaire de La Région.

C’est la rupture de collégialité au sein de l’Exécutif yverdonnois. Hier à 9h30, les trois municipaux de gauche – Pierre Dessemontet, Jean-Claude Ruchet et solidairement avec Carmen Tanner, absente – ont affirmé qu’ils ne pouvaient pas cautionner la lettre envoyée au nom de la Municipalité à Caroline Gebhard, rédactrice en chef de La Région, le 23 mai dernier. Si les élus ont accepté de signifier leur «déception envers la couverture de certains évènements locaux», ils ont toutefois refusé d’assortir le courrier d’une sanction matérielle, comme la suspension de la publication de Rive Sud. Cette publication officielle de la Ville constitue une dépense annuelle d’environ 30 000 francs.

Quant à Carmen Tanner, municipale chargée de la culture, en congé maternité, elle assure dans une lettre adressée aux médias, datée du 7 juillet, qu’une telle décision «jette le doute sur notre manière de guider notre action communale».

Avant d’officialiser cette rupture de collégialité, les élus de gauche ont tenté une conciliation avec la majorité municipale, lors d’une séance qui s’est déroulée lundi. Les discussions n’ont pas abouti. «C’est notre échec, mon échec en particulier. En aucune circonstance, nous n’avons voulu faire pression sur quelque organe de presse, et encore moins via une pression économique», remarque Pierre Dessemontet. Et son collègue Jean-Claude Ruchet d’expliquer que ce type de rupture s’est déjà produit à Yverdon-les-Bains, notamment lors du débat qui a précédé l’installation d’une vidéo-surveillance dans le secteur de la gare.

Dans la foulée, une autre conférence de presse, organisée par la majorité municipale, s’est tenue hier à 11h30. «On ne cherche pas à avoir une couverture médiatique particulière. Ce que nous demandons, c’est d’avoir une couverture neutre et factuelle», indique le syndic Jean-Daniel Carrard. À ses yeux, la Ville et La Région doivent travailler «en partenariat».

«À aucun moment, nous n’avons fait de chantage»

En ce qui concerne la décision de suspendre la parution des pages Rive Sud, la Municipalité précise qu’elle a agi comme n’importe quel client vis-à-vis d’un prestataire. Par ailleurs, le syndic déplore que depuis le courrier du 23 mai, la Municipalité n’a enregistré aucune réaction. Elle regrette la tournure des choses et n’a jamais demandé le départ de Caroline Gebhard. «Il n’y a eu aucune volonté de chercher la tête de la rédactrice en chef.» Et d’ajouter: «À aucun moment, nous n’avons fait de chantage.»

Quant à la question de savoir si la Commune avait péché dans sa communication: «On pensait faire quelque chose de simple», poursuit l’édile. Par ailleurs, l’Exécutif n’entend pas commenter une décision interne à une entreprise, ni polémiquer avec un syndicat. Pour rappel, le syndicat des journalistes Impressum faisait état, la semaine dernière, d’un lien direct entre cette lettre et le départ de la rédactrice en chef.