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Le Gattuso d’Arrissoules

25 janvier 2013

Football – 1re ligue promotion – Florian Gudit, demi défensif de 18 ans contingenté avec l’équipe de Super League du FC Lausanne-Sport l’automne dernier, sera yverdonnois ce printemps.

Après Lausanne et la Super League, Florian Gudit jouera en 1re ligue promotion avec YS.

Lorsqu’on demande à Florian Gudit de définir son style de jeu, il sourit. «Des fois, on me dit ‘Gattuso’. Enfin, on me le disait surtout quand j’étais plus jeune», raconte-t-il. Mais même s’il avoue préférer Sergio Busquets, l’image lui convenait forcément, lui qui se dit dur sur l’homme, particulièrement à l’aise à la récupération, «avec quand même une bonne relance». Quel demi défensif en devenir bouderait la comparaison avec l’ancien international italien?

Depuis la première fois où quelqu’un lui l’a sortie, rapport au junior qu’il était, le jeune homme originaire d’Arrissoules a fait du chemin. La preuve: lors de la préparation de la saison 2012-2013, il a affronté, avec Lausanne, le FC Sion et son capitaine, un certain Gennaro Gattuso. A 19 ans, il les a fêtés vendredi dernier, Florian Gudit est plus que jamais engagé sur la voie d’une carrière de footballeur professionnel. Sa prochaine étape: Yverdon Sport, pour les six prochains mois en tout cas, histoire de s’aguerrir au sein de l’exigeante 1re ligue promotion.

Jusqu’ici, le parcours de ce jeune Nord-Vaudois a été on ne peut plus standard pour un footballeur prometteur: des débuts dans une équipe de sa région, en l’occurrence au sein du Mouvement Menthue; un «transfert» à l’Association Yverdon Sport, puis à Team Vaud; un passage de deux ans au Centre de préformation de l’ASF, à Payerne; des sélections en équipe nationale dès la catégorie M15. Au début de la présente saison, il s’est retrouvé contingenté avec la première équipe du LS, et s’est assis trois fois sur le banc en Super League durant l’automne, sans jamais entrer en jeu.

Ils «vont descendre»

C’est dans ce contexte que s’est présentée la possibilité de rejoindre Yverdon Sport, sous la forme d’un prêt. Certes, il ne fera pas ses débuts dans l’élite du football suisse ce printemps. Mais, par contre, celui qui a disputé concrètement le premier tour au sein de Team Vaud M21, en 2e inter, escompte bien du temps de jeu deux ligues au-dessus. «Moi, je n’ai jamais hésité à venir», assure-t-il, conscient d’incarner à la perfection la nouvelle politique du club. «Les dirigeants veulent construire quelque chose avec des jeunes de la région. Je représente bien cela», sourit-il, également convaincu que ses proches «vont descendre» pour le voir jouer.

Il faut dire que Florian Gudit accorde de l’importance à ses racines. Dans la conversation, il glisse souvent avoir beaucoup parlé de telle ou telle décision qu’il avait à prendre avec son père, agriculteur, ou son frère. Il aime entendre l’avis de ses proches avant de trancher, même s’il s’est déjà fait son opinion.

Chez les Gudit, il y a une certaine tradition du sport; mécanique avant tout. Le grand-père, Willy, a été sacré champion suisse de motocross en son temps, tandis que le père de Florian mettait un terrain à disposition pour que se tienne, chaque année, le Motocross d’Arrissoules, jusqu’en 2011. Lui, il s’est tourné vers le ballon rond un peu par hasard, à vrai dire. «C’est un de mes cousins qui m’a incité à commencer avec lui», se souvient celui qui est devenu un solide demi du haut de son mètre septante.

Un choix déterminant

Des premiers ballons récupérés sur la pelouse de Chavannes-le-Chêne à ceux pour lesquels il bataillera en 1re ligue promotion, Florian Gudit a connu nombre de moments de joie, mais pas seulement. Ainsi, il a quitté la maison familiale à 13 ans déjà pour intégrer la structure de sport-études de Lausanne, où il vivait la semaine, ne rentrant à Arrissoules que le week-end. «Une bonne expérience de vie», estime-t-il aujourd’hui. Un premier choix déterminant, aussi: «Quand j’étais petit, je ne disais pas que je voulais devenir footballeur. Mais à chaque étape, je me dis un peu plus fort qu’il y a une carrière au bout.» Au point qu’un jour, on lance à un junior qu’il a tout d’un petit Florian Gudit?