Le projet d’EMS du Balcon du Jura prend forme
22 février 2013Le jury présidé par Tito Haarpaintner, président du Centre de santé et de soins communautaires (CSSC), à Sainte-Croix, a distingué le projet d’un jeune architecte nord-vaudois, Patrick Minder, établi à Corserey (FR). Pascal Broulis encourage les promoteurs à accélérer.

Tito Haarpaintner, président du CSSC, et Thierry Monod, directeur, entourent Patrick Minder, le lauréat du concours avec son projet «The tree of life» (L’arbre de vie).
Sainte-Croix est en bonne voie pour lancer le chantier du siècle, un établissement médico-social (EMS) qui devrait permettre à la fois de faire face au vieillissement de la population, et de résoudre les problèmes de cohabitation dans l’hôpital existant, tout en exploitant au mieux les synergies entre les deux bâtiments.
Une étape aussi importante qu’incontournable, celle du concours d’architecture, a été franchie avec la publication du palmarès, mercredi en fin de journée, au Technopôle de Sainte-Croix, où les 39 projets présentés sont exposés jusqu’au vendredi 1er mars prochain.
Le public est bien entendu invité à les découvrir, à commencer par celui de Patrick Minder, un jeune architecte établi à Corserey, mais qui a passé son enfance à Grandson. D’ici quelques semaines, il va d’ailleurs transférer son bureau à Yverdon-les-Bains, dans la perspective des défis qui l’attendent.
Trois fois lauréat
En effet, ce jeune architecte HES de 32 ans a déjà remporté quelques palmes à son actif. Il avait ainsi remporté le concours pour la nouvelle grande salle de Montagny-près-Yverdon, un projet qui, faute d’avoir passé la rampe du Conseil communal, n’a pas vu le jour.
Patrick Minder a aussi remporté le concours pour le futur centre scolaire de Saint-Blaise (NE). Le projet en est maintenant à la phase du crédit d’étude et il a de bonnes chances de se réaliser.
Le concours lancé par le CSSC du Balcon du Jura en novembre dernier lui a souri. «L’arbre de vie» a en effet emporté, à l’unanimité, les faveurs du jury. Celui-ci, composé d’un mélange de spécialistes, de praticiens et de représentants des autorités, a salué l’utilisation des volumes, et il a été particulièrement séduit par la liaison établie avec l’extérieur.
En effet, que ce soit au niveau de la rue des Rosiers, au premier étage, principalement réservé à la gériatrie, ou au deuxième étage, affecté à la psychiatrie de l’âge avancé, les résidents pourront se rendre à l’extérieur sans avoir à franchir le moindre obstacle. «C’est une idée qui m’est venue immédiatement à l’esprit», commente le lauréat.
Pour la répartition des espaces et des volumes, Patrick Minder s’est inspiré du modèle du village, avec des unités qui correspondent à des quartiers et des espaces communautaires à l’image des places.
Un public nombreux a participé à la présentation des résultats. Il faut dire que ce concours a intéressé des bureaux de toute l’Europe -Espagne et Portugal notamment-, et même du Canada. Et le jury a siégé trois jours pour opérer son choix.
Autorités déterminées
L’étape du concours franchie, il s’agit maintenant de développer le projet en vue d’obtenir le feu vert du Conseil d’Etat, qui sera appelé à donner sa garantie pour un crédit de quelque 20 millions de francs. Une somme, à ce stade approximative, mais proche de la réalité selon Jean-Paul Robert, architecte au Service de la santé publique et membre du jury. S’agissant d’un établissement de 70 lits, à un prix moyen de 285 000 francs par lit, l’évaluation devrait être proche de la réalité.
Le projet prévoit la création de cinq unités de vie de douze chambres chacune et des chambres individuelles.
Il s’agit maintenant de poursuivre l’étude -Mauborget, Bullet et Sainte-Croix ont libéré un crédit de 800 000 francs dans ce but-, pour aboutir, d’ici la fin de l’année, à la mise en soumission.
Le Grand Conseil a voté récemment un crédit-cadre de 154 millions de francs pour la construction d’EMS et il s’agit d’aller de l’avant pour en bénéficier.
PPA à l’examen
L’EMS sera construit sur une parcelle de 15 000 m2 -le plan partiel d’affectation (PPA) est à l’examen au Service du développement territorial (SDT)- située au lieu-dit «Crêt-des-Racines», juste au-dessus de l’hôpital.
Les locaux libérés à l’hôpital seront réaffectés, notamment à la création de cabinets médicaux. Thierry Monod, directeur du CSSC depuis l’an dernier, pense aussi que ce sera l’occasion d’y faire venir le Centre médico-social (CMS). A l’heure où le futur de la santé se dessine sous la forme de réseaux coordonnés, la proximité sera bénéficiaire à tous.
Crédit-cadre
Peu d’élus
Si le crédit-cadre voté par le Grand Conseil peut paraître cossu, il ne permettra pas de financer tous les projets en cours de développement dans le canton de Vaud. Pascal Broulis a ainsi incité le comité du CSSC à passer la vitesse supérieure: «Le Gouvernement va être appelé à trancher. Votre travail, maintenant, c’est d’accélérer. Sainte-Croix est l’une des communes où le taux des personnes de plus de 65 ans est le plus élevé.» Et de conclure: «C’est à vous de le mettre en oeuvre et de garantir un tempo accéléré.»