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Les heures creuses de la Cantonale

2 août 2013

Mercredi dernier, veille de Fête nationale, les Jeunesses campagnardes nord-vaudoises étaient, si ce n’est par le biais de leurs diverses installations temporaires, peu représentées dans le camping géant établi à Colombier.

La Cantonale était presque déserte mercredi après-midi.

A la sortie d’autoroute de Cossonay, les petits panneaux oranges, dont certains affichent l’inscription FVJC (Fédération vaudoise des Jeunesses campagnardes) empêchent de se tromper sur la route de Colombier-sur-Morges, un paisible petit village entre lac Léman et Jura, théâtre d’une manifestation gigantesque: la Cantonale des Jeunesses campagnardes. Après un passage bucolique en pleine nature sur les chemins de remaniement, une ultime flèche pointe sur la droite. Une courte descente mène au parking, qui surplombe le site et jouxte le camping où trônent de nombreuses caravanes à l’effigie de Jeunesses nord-vaudoises… désésperemment vides. «La plupart des gens arrive à 17h ou 17h30», indiquent quelques membres de la jeunesse du Mont.

Soleil, musique et amis

Ici et là, quelques groupes de jeunes sont regroupés à l’ombre de leur camp de base temporaire pour fuir la chaleur estivale. La musique qui provient de différents points du camping ne parvient pas à balayer l’omniprésent sentiment de torpeur qui pousse à se réfugier sous la tonnelle, où l’affluence ne bat pas non plus des records. Quelques membres de l’organisation répartissent les copeaux à l’aide de râteaux. On évite de fouler la partie du site encore humide, séquelle du violent orage de dimanche soir.

«Des Jeunesses vont rester dans leur village ce soir pour célébrer la Fête nationale en avance», confient Jérémy et Guillaume, deux bénévoles venus travailler quelques jours à la Cantonale. Ils assurent que la fréquentation est sans commune mesure avec samedi soir. «Nous étions les deux pour servir dans une partie de la tonnelle. Il y avait un va-et-vient incessant et certaines personnes hurlaient pour réclamer leur consommation. La clientèle est différente le week-end. Des gens viennent de plus loin, donnent tout sur un soir et se montrent parfois désagréables», précisent-ils. Même si les témoignages récoltés ne poussent pas à l’optimisme sur nos chances de rencontrer des membres de Jeunesses nord-vaudoises, on retente notre chance au camping. Fontaines va débarquer à partir de 19h pour les finales du tournoi de volley mixte, nous apprend-on.

Les représentants des sociétés de Jeunesse de Lonay, du Mont et de Monnaz, qui distille du hardstyle à hautes décibels, n’ont pas bougé, mais les Nord-Vaudois manquent toujours à l’appel. Retour à la tonnelle après une escale au distributeur, devant lequel ne se trouve pas la file d’attente du week-end, et un passage au caveau, presque désert.

Jeunes, anciens et Cantonales

Jérémy et Guillaume étaient en place sous la tonnelle géante.

Jérémy et Guillaume sont fidèles au poste. On trinque avec eux alors que la tante du premier cité fait son apparition. «Je suis venue pour voir à quoi cela ressemblait», déclare-t-elle en sirotant son coca. Un tracteur répand aux alentours une odeur de terre mouillée en même temps que des copeaux.

17h47, un verre plus tard. Des grappes timides de gens arpentent les copeaux pour nous rejoindre sous la tonnelle. Au camping, trois membres de la Jeunesse de Concise ont entrepris de faire des grillades. «Nous nous sommes installés dès le début de la Cantonale mais nous sommes venus peu souvent car nous étions occupés par l’organisation d’une fête dans notre village», déclarent-ils. Composée de dix-neuf membres, leur société affiche une moyenne d’âge de moins de vingt ans. Pour Julien, il s’agit de la première Cantonale. «C’est pas mal, plus grand qu’un giron», commente-t-il. Déjà de la partie à Bavois, Sara et Tristan avouent avoir préféré la fête qui s’y est déroulée. «Le thème, le temps d’un été, était mieux choisi», estime Tristan. «La place de fête était plus grande, mais c’était surtout le Nord, et le Nord, c’est plus fort», ajoute Sara en riant.

On les laisse peaufiner leur préparation en vue du tournoi de volley. Sur le retour, le photographe se trompe de sens et nous faisons face, l’espace d’un instant à la cohorte de voitures qui descend vers la manifestation, un épilogue idéal pour ce reportage à contre-courant.