Les vignerons nord-vaudois déçus en bien
14 novembre 2013Le bilan des vignerons romands est mitigé, malgré les pertes dues à la mauvaise météo, les Nord-Vaudois s’en sortent plutôt bien.
Cette année ne restera pas marquée dans les annales des vignerons vaudois. Bien que la qualité soit au rendez-vous, les quantités récoltées sont globalement mauvaises. Certaines zones ont été nettement plus dégradées que d’autres. Un printemps froid, la grêle et le vent durant l’été et un mois de septembre chaud et humide, favorisant ainsi la croissance de champignons, les conditions météorologiques n’ont pas avantagé la croissance du raisin. «En étant optimiste, il manque 40% de la production de raisin à la Côte et 20% dans le Chablais et à Lavaux», se désole Gilles Cornut, président de la Communauté interprofessionnelle du vin vaudois.
Dans le Nord vaudois
«Nous sommes encore chanceux dans la région, indique Sylvie Mayland, directrice de la cave de Bonvillars. Dans le canton de Neuchâtel, le 70% des cultures ont été détruites par la grêle. Dans la région, il nous manque entre 15% à 20%.» Le constat est identique pour les vignerons des Côtes de l’Orbe. La région nord-vaudoise n’a pas spécialement souffert de la grêle durant cet été. «Il n’a grêlé que le 20 juin chez nous, indique Michel Hostettler, chef vigneron du Domaine du Manoir, à Valeyres- sous-Rances. C’est moins que sur la Côte, où elle est tombée à 3 reprises !» Le printemps pluvieux de cette année a, en revanche, engendré des problèmes de coulure dans toute la Suisse romande. La pluie a fait couler le pollen lors de la floraison, ce qui empêche la fécondation des fleurs et donc la mise à fruits.
Une bonne qualité
«Heureusement, les mois de juillet et d’août nous ont mis du baume au coeur, relève Michel Hostettler. Nous n’avons pas de quoi pleurer.» L’année 2013 était globalement chaude et humide et la qualité est belle et bien au rendez-vous. Après avoir dû traiter contre le mildiou et l’oïdium, puis jeter les grains ayant pourri, «le raisin qui a été récolté est bon», se réjouit Sylvie Mayland. «Nous avons de quoi être satisfaits, ajoute Guy Cousin, vigneron à Concise. Il y a de quoi faire du bon vin !»
Tributaire des gros marchés, il est difficile de se prononcer sur la tendance des prix. Cependant, «une légère augmentation pourrait avoir lieu», indique Guy Cousin. Sylvie Mayland confirme cette opinion en indiquant que «pour compenser les pertes des vignerons, il pourrait y avoir une augmentation de 20 à 50 centimes par bouteille».
Revenus faibles
Une chose est sûre, c’est que les revenus des vignerons seront très touchés. Pour Guy Cousin : «Les investissements prévus cette année seront remis à l’an prochain. Les aléas de la météo sont les risques du métier !» «Nous ne sommes pas fatalistes, et nous espérons juste que l’année prochaine sera meilleure !», s’exclame Michel Hostettler.