Orbe – Sylvain Gailloud a été engagé par la Fondation Pro Urba pour reprendre l’intendance du site. Portrait d’un homme mariant les tesselles et les pixels.
Voilà déjà deux ans que Sylvain Gailloud siège au comité de l’Association Pro Urba. Il s’attache à faire connaître le patrimoine historique d’Orbe et surtout ses mosaïques en faisant leur promotion sur les réseaux sociaux. Son engagement en tant qu’intendant vient donc compléter cette activité. En plus des tâches logistiques et de maintenance telles que l’entretien des pavillons, il veillera à la formation des guides.
Une licence consacrée à la villa gallo-romaine
Depuis l’enfance, Sylvain Gailloud s’est intéressé à l’histoire et à l’archéologie. «C’est lors d’un voyage en Egypte avec mes grands-parents à l’âge de 10 ans, que j’ai réalisé que je voulais faire de cette passion mon métier», se remémore-t-il. Étudiant en latin au collège d’Orbe entre 1988 et 1992, il se rend régulièrement sur le site de Boscéaz afin de suivre l’évolution du chantier archéologique. En 1997, il a enfin l’opportunité de fouiller pendant une journée le mithraeum, un sanctuaire dédié au dieu oriental Mithra, mis au jour une année auparavant. «C’est à cette occasion que j’ai pu découvrir mon premier objet: un clou romain», raconte-t-il avec le sourire. Il travaille sur de nombreux chantiers en Suisse et en France, pendant et après ses études à l’Université de Lausanne. Il consacre son mémoire de licence en archéologie à la villa gallo-romaine d’Orbe en réalisant une modélisation 3D du mobilier découvert lors des fouilles.
En reprenant l’intendance du site, il ambitionne surtout d’améliorer l’accessibilité du site: «Je collabore avec le président de la Fondation Pro Urba, Yves Dubois, à la réalisation d’un dépliant multilingue complémentaire aux panneaux explicatifs présents sur le site et qui permettra aux touristes étrangers de mieux appréhender les vestiges», nous explique-t-il. Dans la même optique, il a récemment créé un plan 3D de l’intérieur de la villa qui sera présenté aux visiteurs. Il espère que, dans un avenir proche, le site d’Orbe-Boscéaz fera l’objet d’une revalorisation digne des richesses qu’il abrite encore et qui sont trop souvent sous-estimées.
Natasha Hathaway