Le Tribunal a condamné un jeune étudiant qui faisait partie d’un important réseau de trafic de cannabis, notamment impliqué dans un drame en 2018, à une peine privative de liberté de vingt mois avec sursis.
La première audience en lien avec le trafic de haschich entre la vallée de Joux et Yverdon, qui a tragiquement abouti à la mort d’un gymnasien en novembre 2018, s’est tenue hier devant le Tribunal correctionnel de la Broye et du Nord vaudois. Un jeune étudiant était notamment entendu pour avoir tenu le rôle du chauffeur dans ce réseau bien organisé.
Bien que le prévenu n’a rien à voir avec ledit drame, il a néanmoins été en contact très rapproché avec le principal suspect du meurtre des Quatre-Marronniers (lire encadré). L’étudiant a reconnu avoir participé à ce trafic de cannabis entre juin et novembre 2018, et à en avoir consommé. Il a aussi conduit le chef de la bande d’Yverdon à Payerne pour que ce dernier prenne livraison de munitions pour une arme à feu. Il a également amené son boss à Croy, pour qu’il vole notamment le sac à dos contenant des stupéfiants et de l’argent à un Nord-Vaudois qu’il a ensuite aspergé de spray au poivre.
«Pourquoi vous êtes-vous mis dans cette situation? » a questionné le président du Tribunal. «Je ne le sais toujours pas aujourd’hui, a répondu le prévenu, âgé d’une vingtaine d’années. C’était pour me faire un peu d’argent, mais je n’en ai retiré que 1000 francs en tout. » Et le magistrat de renchérir du tac au tac: «Et peut-être quelques mois de prison…»
Face aux juges, le jeune homme semblait sincèrement regretter ses actes. Il a précisé être affecté par la réaction de ses parents en apprenant ses agissements. «J’ai pris conscience que c’était des faits graves et que je pouvais gâcher ma vie», a-t-il souligné pour démontrer au Tribunal qu’il n’avait nullement l’intention de continuer sur cette voie.
Le président a toutefois tenu à vérifier que le jeune homme n’était pas impliqué dans les autres faits graves dont sont suspectés les membres de la bande avec qui il traînait. «Non et je suis conscient que j’ai de la chance de ne pas l’être.»
Si le prévenu a joué un rôle secondaire dans ce trafic, selon le Tribunal, il a néanmoins un mauvais point à mettre à son compteur: une récidive. En effet, bien qu’il a un casier judiciaire vierge et qu’il a collaboré d’emblée avec les autorités, il a enfreint à deux reprises la loi sur la circulation alors qu’il bénéficiait d’un permis d’élève. D’abord flashé à 112km/h au lieu de 80km/h, il a ensuite causé un accident, faute de ne pas avoir respecté les distances de sécurité et de conduire en état d’ébriété (0,55 mg/l). «Une récidive en cours d’enquête, ce n’est pas très bon, a précisé le président du Tribunal. Dans ce genre de cas, on pourrait sérieusement se poser la question s’il ne faudrait pas faire du sursis partiel pour marquer le coup.» Après réflexion, la Cour a décidé de suivre l’accord proposé par les parties, à savoir infliger une peine privative de liberté de vingt mois, avec trois ans de sursis.
En automne
L’homicide des Quatre-Marronniers n’a pas encore été jugé, mais le dossier avance. Car plusieurs individus ont déjà été condamnés via des ordonnances pénales pour leur implication dans le trafic de stupéfiants. D’après le Parquet, le gros dossier, qui concerne les trois principaux acteurs, devrait passer devant le Tribunal en automne. Mais le cas du principal prévenu est lourd. Ayant déjà écopé de nombreuses et contraignantes mesures de la part du Tribunal des mineurs, le Combier est désormais déféré devant la Justice des «grands» et sera jugé comme un adulte.