Logo

Noémie Beney replonge

7 novembre 2013

Football – L’ancienne demi de l’équipe de Suisse a pu reprendre, reconvertie en gardienne avec la «deux» d’Yverdon, près de trois ans après sa blessure. Un retour qu’elle a voulu tant et plus.

Noémie Beney a retrouvé le sourire. Elle a enfin pu quitter son divan, à Orbe, pour faire du sport.

Combien se seraient résignés ? Coupée dans son élan alors qu’elle était au zénith de carrière, il y a trois ans de cela, Noémie Beney a retrouvé le chemin des terrains de foot, et ses vieux amours, puisqu’elle a remis les gants.

A 28 ans, l’Urbigène avait réussi là où peu d’autres filles, en Suisse, sont parvenues. Elle est même la seule Vaudoise a avoir été footballeuse professionnelle. Début 2010, elle quitte Yverdon Féminin pour rejoindre le club Sarrebruck, en Allemagne. Titulaire en «6» avec l’équipe nationale, elle connaît sa meilleure année. La Nord-Vaudoise rayonne sur les terrains de foot et elle porte même le brassard de capitaine en Bundesliga féminine.

Puis, tout s’arrête d’un seul coup, en fin d’année 2010, lors d’un choc. Verdict : luxation de la rotule du genou gauche et d’autres complications. «Je ne devais être sur la touche que trois ou quatre mois. J’ai été soignée en Allemagne, mais on a pratiqué sur moi une opération qu’on ne fait plus en Suisse depuis une dizaine d’années, car on sait que ça ne marche pas.» Le début du calvaire pour Noémie Beney.

L’état de son cartilage de la rotule a empiré et elle ne pourra ni retoucher un ballon, ni courir, pendant quasiment trois années ! «Je n’ai pu faire que de la musculation et du vélo», confirme-t-elle.

Ses rêves se sont comme envolés, les moments difficiles ont été nombreux pour cette dévoreuse de sport. De foot, avant tout. Mais Noémie Beney a du courage et beaucoup de tempérament. Elle se bat, ne cesse de progresser au Centre sport et santé de Dorigny, jusqu’à cette année, où elle retrouve peu à peu les terrains. «Pendant longtemps, l’objectif était de rejouer en équipe nationale. Aujourd’hui, tout ce qui vient, c’est tout bénéf’.»

Cadeau d’anniversaire

En avril dernier, pour son anniversaire, elle se permet d’aller s’entraîner, comme gardienne, avec la deuxième équipe d’Yverdon. «Vu que je ne pouvais pas courir, je me suis dit que j’allais essayer aux buts. Mon genou a beaucoup mieux réagi que ce j’imaginais. C’était hallucinant !» Un grand moment pour la petite sœur de Nicolas, l’ancien gardien du FC Sion. Son regard s’illumine lorsqu’elle évoque son premier arrêt, sur un tir à mi-hauteur, du côté de son genou blessé, à gauche. Une envolée qu’elle n’aurait jamais cru être capable de réaliser. La voilà de retour aux affaires !

Durant l’été, alors qu’elle teste son genou en faisant du wakeboard et du beach-volley en vacances, elle reprend un passeport «au cas où», pour dépanner. Et l’occasion se présente rapidement. Mélissa Späni, qui défend la cage de la «deux», part en vacances, puis se brise un orteil. Noémie Beney se retrouve propulsée aux buts à sept reprises, cinq fois en championnat et deux autres en Coupe vaudoise. Et alors ? «Et alors, six victoires, un nul et un but marqué», rétorque- t-elle, aux anges.

Le week-end dernier, face à Chênois, alors que le score est de 2-1 pour les Yverdonnoises, c’est elle qui est allée inscrire, sur penalty, le 3-1 pour ses couleurs. Son équipe l’emportera 5-1.

Son expérience aux buts est concluante. Elle joue en alternance avec Mélissa Späni. Il faut dire que, jusqu’en juniors C, avec les garçons, Noémie Beney était gardienne. «J’ai de vieux restes, mais de bons restes, s’enthousiasme-t-elle. J’ai pris beaucoup de plaisir cet automne. Cela faisait deux ans et demi que je n’avais pas joué au foot. Du coup, du moment qu’il y a un ballon, je suis comme un gosse à Noël.»

Les choses se passent si bien, que de nouveaux espoirs naissent. «Je dois l’admettre, je n’ai qu’une envie : celle de retourner sur le terrain comme joueuse de champ.» Mettant toutes les chances de son côté, l’Urbigène reprend petit à petit des parties d’entraînements. L’autre jour, elle a même pratiqué une vingtaine de minutes avec la LNA. «J’étais épuisée, mais je sais toujours jouer au foot», confie-t-elle. Elle a prochainement rendez-vous avec son chirurgien pour planifier son retour. «Déjà en 1re ligue. Après, on verra…»

Ces trois dernières années lui ont appris la patience. Elle sait qu’elle doit freiner ses ardeurs, même si elle a envie de plus et qu’elle nage en pleine euphorie. «J’aimerais rejouer une fois en LNA, même si ce n’est que pour un ou deux matches, déclare l’ancienne capitaine d’Yverdon Féminin, qui se remémore les plus belles années de sa carrière. En 2010, j’avais atteint le niveau et la constance que je recherchais. C’était une sacrée expérience de jouer en Allemagne, de découvrir.»

Il n’y a pas de doute, Noémie Beney a replongé.

 

Tout pour le sport

Détentrice d’un bachelor en sciences du sport, Noémie Beney a profité de sa blessure pour reprendre ses études, en février 2012. La voilà en train de réaliser son mémoire pour le master en gestion du sport et des loisirs. «Ça a trait au management», clarifiet- elle. A l’avenir, elle souhaiterait pouvoir, selon les occasions qui se présenteront, travailler dans le milieu du football féminin. Un univers qu’elle n’a jamais vraiment quitté durant sa pose forcée, puisque, «au début pour donner un coup de main», elle est devenue entraîneuse-assistante des M16 de Team Vaud, de la sélection vaudoise M15 et de l’équipe nationale M16. «J’y ai pris goût», affirme-t-elle, après avoir officié durant deux ans. Puis, cet été, elle est devenue coach principale de la sélection cantonale M15, en duo avec une certaine Valérie Gillioz, d’Yverdon Féminin.

La relève vaudoise a de qui tenir !