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«Nous sommes opposés à un parking souterrain»
De g. à dr. Ella-Mona Chevalley (S&E), Martin Loos (Les Verts) et Xavier Fischer (PS) ont répondu à la presse, hier matin.

«Nous sommes opposés à un parking souterrain»

16 avril 2025 | Textes: Jean-Philippe Pressl-Wenger | Photos: Michel Duperrex
Edition N°La Région Hebdo No 7

Les partis de gauche lançaient leur campagne concernant le parking de la place d’Armes, ce matin. Les partis de droite ont répliqué via un communiqué. L’occasion d’effectuer un tour d’horizon des arguments des uns et des autres.

L’annonce du positionnement de la Municipalité en faveur du contre-projet et contre l’initiative d’un parking de l’ordre de 1000 places avait donné le coup d’envoi de la campagne en vue de la votation populaire du 18 mai prochain. Ce matin, les partis de gauche (POP, Solidarité &Ecologie, Les Verts et le PS), réunis dans le «comité pour un centre-ville agréable» a tenu une conférence de presse afin de présenter leur position commune et leurs arguments.

Des projets de silos

La position la plus franche et la plus claire a été énoncée par Ella-Mona Chevalley. «Nous sommes opposés à un parking souterrain», a martelé au nom du comité la représentante de Solidarité & Écologie. L’argument principal avancé pour justifier cette position s’articule autour de la possibilité de conserver la majorité des arbres de la place d’Armes et de créer un véritable parc arboré en surface.

Les possibilités de stationnement seraient alors ventilées dans le centre-ville que ce soit en surface ou en ouvrage. «Nous avons identifié plusieurs endroits où ces ouvrages pourraient se construire, a enchaîné Xavier Fischer, qui a lui-même dessiné les esquisses des silos présentées en commission. Il y aurait la place du parking de l’Ancien Stand, derrière l’Office du tourisme, et à l’emplacement du parking du Midi.» Dans le cadre de Front-Gare, il avait pourtant été imaginé un bâtiment avec des surfaces commerciales sur la parcelle de l’Ancien Stand. Concernant le parking du Midi, il s’agit d’une parcelle constructible, propriété de la Ville.

Un silo au parking du Midi?

Toutefois, la construction d’un ouvrage en silo sur cette parcelle n’est pas près de débuter. D’une part, elle se trouve hors du périmètre de l’étude défini par le préavis amendé par le Conseil communal, ce qui forcerait à reprendre l’étude de faisabilité de zéro. D’autre part, elle fait déjà l’objet d’une mesure dans le plan d’agglomération de cinquième génération. Celle-ci stipule que l’intention est d’implanter des coopératives d’habitation et d’élaborer un plan de quartier dans ce sens. À noter qu’en règle générale, les rendements immobiliers s’avèrent plus intéressants que ceux d’un parking. Alors qu’Yverdon-les-Bains poursuit une politique de croissance démographique, de nouveaux logements proches du centre-ville pourraient constituer un projet raisonnable.

Non au partenariat public-privé

Autre sujet d’inquiétude pour les partis de gauche: la perte de contrôle concernant la stratégie de stationnement. En respectant la convention que la Ville a signée avec le partenaire privé en 2018, le comité craint qu’Yverdon-les-Bains ne perde le contrôle sur les prix du stationnement et se prive également d’une manne de plus de 100 millions de francs de recettes sur 70 ans, durée du droit de superficie accordé.  Cet ultime écueil constitue, toujours pour le comité, une raison supplémentaire de s’opposer à l’initiative et de soutenir le contre-projet amendé.

Dans la bataille qui s’engage, la juste mesure n’a plus vraiment sa place. Chacun campe sur ses positions, force le trait, tant dans la défense de sa vision du centre-ville que dans les tentatives, plus ou moins habiles, de décrédibilisation du camp adverse. Une campagne à la sauce yverdonnoise, en somme. La Municipalité, elle, attend le verdict des urnes du 18 mai pour aller de l’avant. Elle saura alors ce que la population de la Cité thermale veut pour son centre-ville: un parking souterrain sous la place d’Armes, ou un crédit d’étude de 585 000 francs pour imaginer des solutions alternatives.


«C’est une technique qui cache une volonté de supprimer tout stationnement en centre-ville »

Un  comité référendaire réunissant des élus PLR, Verts libéraux et UDC s’est récemment créé. Il s’oppose au contre-projet et soutient l’initiative pour un parking souterrain à la place d’Armes. Son répondant Laurent Roquier a une idée assez précise de ce que représentent les premiers coups d’épée du camp adverse. «Le fait de refuser complètement le parking souterrain s’apparente à une stratégie de saucissonnage, tonne l’élu PLR. C’est une technique qui cache, au final, une volonté de supprimer tout stationnement en centre-ville. Refuser le parking est une première étape. Ensuite, ils trouveront des raisons de vouloir éviter de construire les silos présentés. L’initiative demeure à ce jour la seule option contraignante pour la Municipalité, enchaîne-t-il. Le contre-projet ne constitue rien de contraignant, ce n’est qu’une étude.»

Dans ses prises de position, le comité référendaire, à ne pas confondre avec le comité d’initiative CAPPA, s’inquiète d’une éventuelle perte de 31% des places de parc du centre-ville si d’aventure le contre-projet devait être accepté.  Il estime également que rompre le contrat signé avec le partenaire pour la construction d’un parking souterrain nuirait à la Commune, notamment en raison des pénalités y afférentes. «La Ville doit rester vigilante quant à ses dépenses, poursuit Laurent Roquier. Son plan des investissements doit être revu à la baisse et il ne serait pas raisonnable d’y inclure la construction d’une infrastructure de stationnement. Le projet de parking souterrain, défendu par l’initiative, est financé. Celui qui naîtrait de l’étude que le contre-projet pourrait offrir n’a pas encore trouvé le premier franc de financement.