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Nouvel horaire, les réactions yverdonnoises
Pas moins de 2500 trains circulent chaque jour sur les 800 kilomètres de voies ferrées de Suisse romande. Quelque 500 incidents ont lieu quotidiennement, dont la majorité passe inaperçue des voyageurs.

Nouvel horaire, les réactions yverdonnoises

19 décembre 2024 | Textes: Méribé Estermann / Keystone ATS | Photos: Michel Duperrex / Keystone
Edition N°3856

Le passage au nouvel horaire des CFF s’est apparemment déroulé sans problème majeur pour les pendulaires lundi dernier. Quelles sont les réactions yverdonnoises face au plus grand changement d’horaire vu en Suisse romande depuis 20 ans?

Le nouvel horaire 2025, annoncé en 2023 déjà, passait ses premiers tests cette semaine. Après un démarrage sans anicroche dimanche, le début du trafic professionnel et des pendulaires faisait figure de baptême du feu pour les CFF. Ces derniers se disent très contents de la transition: «Notre constat après un jour et demi de mise en service est très positif. C’est mission accomplie pour le premier jour», déclarait David Fattebert, directeur régional des CFF, aux médias réunis lundi au centre d’exploitation de Renens.

Il s’agit du changement le plus important en plus de deux décennies en Suisse romande. La structure de base de l’horaire, datant des années 2000, a été adaptée pour absorber les contraintes liées aux nombreux chantiers de modernisation et développement de l’infrastructure ferroviaire. Si les minutes de départ de quasiment tous les trains en Suisse romande ont été modifiées, et les trajets parfois rallongés, comme l’IC5 entre Lausanne et Yverdon, la clientèle romande dispose désormais d’environ 15% de trains supplémentaires. Si cela favorise certains usagers, comme ceux de l’IC5 qui passe désormais deux fois par heure, d’autres sont moins contents, comme les voyageurs qui se rendent jusqu’à Morges ou Genève qui voient leur direct supprimé aux heures de pointe. Certains usagers ont également émis des plaintes quant aux correspondances avec les plus petites lignes ou les bus, moins favorables. Interrogés par La Région à la gare d’Yverdon-les-Bains, les voyageurs ont pu donner leur avis (voir plus bas).

Un horaire de chantier

Interrogée, Brenda Tuosto, municipale en charge du Service mobilité, environnement et infrastructures et conseillère nationale socialiste, nous donne son avis sur le nouvel horaire: «De manière générale, l’horaire 2025 a toujours été présenté comme un horaire de chantier, qui devra être adapté le plus vite possible», affirme-t-elle. «J’ai pu moi-même faire le trajet Yverdon-Renens lundi matin, accompagnée de la direction des CFF, pour constater les changements. Ça fonctionne, les améliorations pour l’Ouest lausannois et les pendulaires entre Neuchâtel et Lausanne ont davantage de cadence et sont à saluer. Il est toutefois normal d’avoir des cadences à la demi-heure entre la deuxième plus grande ville du canton et la capitale.» La municipale yverdonnoise se dit en revanche moins satisfaite de la liaison entre Genève et Neuchâtel, ainsi que  la suppression des cinq haltes dans le Nord vaudois, notamment sur la ligne de Sainte-Croix à Yverdon. «Nous avions fait un gros travail entre les villes, les CFF et les cantons afin de rétablir six liaisons directes entre Genève et Neuchâtel. On espère qu’elles seront pérennes et que le Pied-du-Jura sera rétabli et au mieux doublement doté, il s’agit tout de même d’une ligne d’importance nationale», expose Brenda Tuosto. «Quant aux haltes supprimées, nous travaillons étroitement avec la direction des CFF, Travys et le Canton pour qu’elles soient rétablies d’ici 2027-2028.»

Maintenir la pression

La conseillère nationale se bat en effet depuis longtemps pour défendre l’offre ferroviaire romande. Elle a notamment déposé en mai 2024 un postulat au Conseil national visant à renforcer la liaison ferroviaire est-ouest, via la ligne du Pied-du-Jura, sans détériorer d’autres offres. Ce postulat demande principalement la réintroduction rapide de la ligne entre Genève et Bâle, via Neuchâtel. «À l’ère où il faut développer les transports publics, il est primordial de reconnecter les régions périphériques avec les grandes villes», assène Brenda Tuosto. «Tant que des garanties ne seront pas données quant aux rétablissements de la ligne, voire à une amélioration de l’offre ferroviaire, nous continuerons à maintenir la pression. Mon but se veut constructif, j’ai vraiment envie qu’avec l’OFT nous trouvions des solutions. Cet horaire doit être une page qui se tourne vers le mieux», conclut-elle.

Quant à savoir si le nouvel horaire finira par satisfaire tout le monde, ce sera sans doute une question de temps, et surtout d’habitude.