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«On attaque à 11, on défend à 11»

14 décembre 2016
Edition N°1892

Football – Challenge League – Performance, état d’esprit, Pontaise, mercato : l’entraîneur du Mont John Dragani se livre à l’heure de la trêve hivernale. Entretien.

John Dragani se dit «fier et satisfait » de la première partie de saison réalisée par son équipe. ©Simon Gabioud

John Dragani se dit «fier et satisfait » de la première partie de saison réalisée par son équipe.

L’heure est à la réjouissance du côté du Mont. Septièmes d’un championnat de Challenge League dominé de la tête et des épaules par Zurich, les hommes de John Dragani ont bouclé l’année sur un nouveau match nul -le sixième face à Aarau, dimanche. Avec une marge confortable de huit unités sur la lanterne rouge Schaffhouse, les Montains passeront les Fêtes la tête reposée. Et ils l’ont bien mérité.

 

John Dragani, vous finissez l’année sur deux revers et un nul, après une série de sept matches sans défaite. Dommage…

Oui, surtout qu’on aurait pu glaner un point contre Xamax et un face à Genève. C’est clair qu’il y a un peu de frustration mais, globalement, il faut retenir notre bon premier tour.

 

Une ronde de championnat que vous bouclez au 7e rang. Une juste place à vos yeux ?

Oui et non. Évidemment, si au début de saison, on m’avait proposé cette place, j’aurais signé tout de suite. Mais si, au bout du compte, on avait quatre-cinq points de plus au compteur -et c’est un minimum- personne n’aurait rien dit.

 

Avec, en moyenne, 0,65 but inscrits par match, vos statistiques offensives font pâle figure. Pire, elles vous coûtent justement ces quatre-cinq points que vous venez juste d’évoquer…

Peut-être que nous sommes la moins bonne attaque du championnat, mais seuls Zurich et Wil font mieux que nous en défense. Bien sûr que mes attaquants ont peut être souffert d’un manque de réalisme, mais tout n’est pas de leur faute. Loin de là. Je prône un système spécifique : on attaque à onze, mais on défend à onze également. Tous mes gars sont capables de la mettre au fond. C’est surtout l’avant-dernier geste qu’on doit peaufiner. Mais ça va finir par rentrer, j’en suis sûr.

 

Il n’y a donc pas de raison de vous voir hyperactif sur le marché des transferts cet hiver ?

Non. Le groupe est talentueux. Il nous manque un gardien pour pallier l’absence de Kostadinovic (ndlr : blessé aux ligaments croisés). Quant au départ, Lucas suscite l’intérêt de clubs de Super League et de 2. Bundesliga. Mais on aimerait le garder. Après c’est sûr que si un club vient avec 500 000 francs sur la table, ça va être dur de dire non. On verra.

 

En mai dernier, vous succédiez à Claude Gross à la barre du Mont. Quelle a été votre touche ?

Avec Claude, on se connaît depuis des années. Je suis le parrain de sa fille, c’est donc avant tout un ami. Il n’y a aucune animosité entre nous. Au niveau de l’ADN de l’équipe, je prône un jeu intelligent, simple et porté vers l’avant.

 

Dans un autre registre, vous allez quitter Sous-Ville pour rejoindre la Pontaise, dès la saison prochaine. Une réjouissance ?

C’est difficile à dire. Nous avons été bien accueillis dans le Nord vaudois et dans un stade qui «pue» le football. Après, c’est clair que le nom du club c’est Le Mont, c’est donc logique qu’on retourne près de nos terres, en région lausannoise.

 

L’occasion, peut-être, de retrouver un public qui vous fait défaut depuis plusieurs années ?

Pourquoi pas ! On ne va pas passer de 1000 à 10 000 spectateurs, mais peut-être que si on joue près de chez nous, des supporters avec une identité plus forte viendront.

 

Un Stade olympique que vous partagerez avec le Lausanne- Sport. Peut-on envisager des synergies entre les deux clubs ?

On verra bien. Ce qui est sûr, c’est que le Lausanne-Sport mérite sa place dans l’élite, et il doit la conserver. Après, si entre les deux clubs, on peut créer 25 à 50 places de travail pour la relève de la région, ce serait génial. Entre le LS, en Super League, Le Mont, en Challenge League, et Team Vaud M-21, en 1re ligue, on pourrait faire des choses très intéressantes.

Patrick Bengondo : «Si on gagne et que je suis sur le banc, je suis le premier content»

Patrick Bengondo. ©Simon Gabioud

Patrick Bengondo.

Débarqué à Sous-Ville l’été dernier après cinq saisons à Winterthour, Patrick Bengondo est l’un des quatre attaquants de la formation montaine. Auteur de seulement deux réussites cette saison, le Suisso-Camerounais de 35 ans a confiance en ses capacités et en celles de ses pairs.

«Il n’y a pas d’animosité au sein du groupe, affirme celui qui est régulièrement entré en cours de match. Si je suis sur le banc, je suis le premier à féliciter Sergio (ndlr : Cortelozzi) ou Savic, s’ils ont marqué.»

Quid de la réussite qui lui fait régulièrement défaut, comme lors du match face à Aarau, dimanche ? «Je préfère n’avoir marqué que deux buts, mais que l’équipe soit septième, plutôt que d’avoir 18 goals à mon compteur et que l’on soit beaux derniers», glisse l’ancien joueur de Super League.

En juin prochain, Patrick Bengondo arrivera au terme de son contrat. Des chances de le voir sur la pelouse de la Pontaise ? «Place aux vacances d’abord. Pour le reste, on verra au jour le jour», conclut-il.