Yverdon Sport défie son voisin lausannois, demain au Stade municipal (19h30). Et Ali Kabacalman l’affirme, les Verts sont mieux préparés que lors du premier derby pour tenter de faire tomber le leader.
Ali Kabacalman, la dernière fois que le Lausanne-Sport est venu au Stade municipal, pour la Coupe de Suisse, il s’agissait du match de l’année. Maintenant que le LS est descendu en Challenge League, le derby a-t-il toujours la même importance?
C’est sûr que, l’hiver passé, la situation était différente. D’une part car il s’agissait d’un quart de finale de Coupe, d’autre part parce que cela faisait longtemps qu’Yverdon et le LS ne s’étaient plus affrontés. Avec la relégation des Lausannois, l’affiche est devenue un peu «banale», puisqu’on les affronte quatre fois dans la saison et qu’on s’est déjà mesurés à eux il y a un mois et demi à la Tuilière. Mais ça reste un derby, donc un match excitant à jouer. On veut tous le disputer. Cela va être un beau moment pour tout le monde.
Vous étiez suspendu samedi dernier pour la rencontre entre YS et Bellinzone. Y a-t-il encore plus d’envie après un week-end sans compétition?
Je suis frais en tout cas! J’ai pu me reposer, même si on s’est entraînés samedi matin, avec les joueurs blessés, avant de regarder le match à la télévision. Cela faisait aussi du bien, car c’est quand même fatigant, physiquement et mentalement, d’enchaîner tous les matches. Mais je suis prêt et j’ai envie de jouer ce derby contre le Lausanne-Sport! Surtout que je n’étais pas sur le terrain lors du quart de finale de Coupe (ndlr: victoire 1-0 d’YS)…
Justement, votre situation personnelle a bien changé depuis là, puisque vous êtes passé de remplaçant à titulaire indiscutable avec le changement de coach.
Je pense que la philosophie de jeu qu’a Marco Schällibaum et la façon dont il voit le football font que je rentre dans ses critères. La vision qu’il a du foot correspond au profil de joueur que je suis, ce qui était peut-être moins le cas la saison passée avec Uli Forte.
Avez-vous hésité, à un moment donné, à aller voir ailleurs?
En tout cas, j’ai attendu de savoir s’il restait ou pas. Et je pense que, tant du côté du coach que du mien, on aurait décidé de se séparer. On n’était pas du même avis sur plein de choses, on ne voyait pas le football de la même manière. Après, c’est un mal pour un bien que j’aie vécu cette situation, parce qu’aujourd’hui, je savoure complètement. Et je pense que tout le monde apprécie qu’on joue au foot comme ça, qu’on prenne du plaisir sur et en dehors du terrain. On a également de la chance d’avoir un staff qui est à l’écoute du groupe, cette saison. C’est pour cela aussi que ça fonctionne.
L’effervescence chez les joueurs est-elle plus grande cette semaine qu’avant un autre match de championnat?
On sort de dix jours où on a enchaîné trois victoires en autant de matches, donc c’est sûr que l’ambiance dans le vestiaire est bonne (rires). Mais on prépare toutes les rencontres de la même manière, on ne se dit pas «c’est le Lausanne-Sport, donc on doit changer notre façon de jouer au foot ou d’être dans le vestiaire». On est focalisés sur les entraînements que le coach nous donne et, vendredi, on sera prêts pour ce match.
Quelles seront les clés pour poser davantage de problèmes aux Lausannois que lors de la défaite 3-2 à la Tuilière mi-septembre?
On les avait étudiés un peu à la vidéo, mais ils nous ont surpris sur le terrain. Alors que maintenant, on sait à quoi s’attendre. On les a joués, on connaît leurs forces, on sait qu’il s’agit d’une équipe très solide, qui a deux ou trois bons joueurs offensifs. On est plus préparés qu’au match aller où, il faut être honnête, leur victoire était méritée, et où ils auraient pu marquer beaucoup plus de goals si Kevin (ndlr: Martin, le gardien d’YS) n’avait pas réalisé autant de parades. Il faudra faire attention à leurs attaquants, qui sont très intéressants, essayer de marquer avant eux pour les faire douter, être assez agressifs, mettre une certaine pression et beaucoup de rythme dans notre jeu.
Vous avez évolué pour le LS. À titre personnel, y a-t-il un petit esprit de revanche avant les derbies?
Non, pas du tout. Parce que, certes, j’y ai joué, mais ce n’est plus du tout le même Lausanne-Sport que quand j’y étais. La direction, le président, le staff et les joueurs ont changé. De l’équipe actuelle, je n’ai joué qu’avec Olivier Custodio et Thomas Castella, en plus d’Aldin Turkes, mais pas à Lausanne. Donc il n’y a pas de revanche à prendre sur ce club ou quoi que ce soit. J’ai juste envie de gagner ce match, comme tous les autres.
Vous qui êtes passé par les deux clubs, lequel fait le plus rêver entre YS et le LS?
Joker (rires)! Ce sont deux clubs différents, avec des moyens totalement différents. Il y a un grand groupe derrière le LS, des infrastructures magnifiques, et je pense qu’il devrait être en Super League. Il n’a rien à faire en Challenge League. Je suis pour que les clubs vaudois et romands qui travaillent bien, correctement, puissent remonter là où ils doivent être. J’espère voir le LS, YS ou Stade-Lausanne-Ouchy en Super League, parce que j’ai envie que des clubs du canton évoluent au plus haut niveau suisse.
En tant que Lausannois, imaginiez-vous, plus jeune, que vous atteindriez un niveau suffisant pour jouer tant pour le LS que contre lui?
Honnêtement, non. Surtout que je n’ai pas fait la formation lausannoise. Je l’ai rejointe en M18, mais je m’étais ensuite blessé. J’avais ce rêve de devenir footballeur professionnel, mais sans me dire que je jouerais pour ou contre ce club. Je l’ai déjà affronté avec Rapperswil et Chiasso par exemple, mais c’est d’autant plus spécial de jouer face au LS avec Yverdon, notamment parce qu’on se connaît pratiquement tous, au niveau des joueurs.
En cas de succès demain contre le LS, vous passeriez devant au classement pour un point…
Exact, mais après, le chemin est encore très très long. Il restera 22 matches, dont quatre jusqu’à la pause hivernale. Mais c’est sûr que cela ferait du bien si on arrivait à enchaîner une série de quatre victoires, car ce serait la première fois depuis le début du championnat. On avait déjà réussi à enchaîner quatre matches sans perdre, alors ce serait top!
Un afterwork ce soir pour se mettre dans l’ambiance
L’YS Lounge, situé au premier étage du Stade municipal, relance ses afterworks, chaque dernier jeudi du mois. Le premier aura lieu ce soir, dès 17h30, afin de se mettre dans l’ambiance avant le derby vaudois de vendredi. L’artiste Jay Derson animera la soirée avec ses derniers morceaux et sa playlist de musique house. Entrée libre.
2000
C’est le nombre de spectateurs attendus demain soir pour le derby entre Yverdon Sport et le Lausanne-Sport au Stade municipal (19h30). Entre les billets déjà vendus, ceux transmis au club lausannois et les abonnements, un petit millier de places avaient déjà trouvé preneur mardi à la mi-journée.