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«Pour la première fois de ma vie, j’ai pu construire mon équipe»

6 mars 2014

Football – 1re ligue classic – La reprise, c’est dimanche, pour Yverdon Sport et son entraîneur Vittorio Bevilacqua. Le Tessinois se veut confiant quant à la fin de la saison.

Plus que jamais, Vittorio Bevilacqua est chez lui à Yverdon : il y entraîne son équipe de football et y a désormais un travail.

Plus que jamais, Vittorio Bevilacqua est chez lui à Yverdon : il y entraîne son équipe de football et y a désormais un travail.

Dans la vie, il y a des choses qui changent. Dans celle d’un club, dans celle des hommes qui y oeuvrent. Il n’y a pas si longtemps, Vittorio Bevilacqua était l’entraîneur professionnel d’une équipe d’Yverdon Sport qui comptait parmi les vingt meilleures du pays. Quelques saisons et moult péripéties plus tard, le Tessinois est à nouveau l’entraîneur d’Yverdon Sport. Mais il a désormais un travail à plein temps à côté, tandis que le club se reconstruit en 1re ligue classic.

Mais il y a aussi des choses qui ne changent pas. Quand on parle de football avec Vittorio Bevilacqua, il s’anime, détaillant ses doutes et ses certitudes ; il se lève et, comme si son doigt était une craie, «dessine » des schémas tactiques contre le mur. Il affirme, se ravise, liste les avantages et les inconvénients de chaque alternative. A l’heure de la reprise, dimanche à 16h à Coppet, contre Terre Sainte, l’entraîneur d’Yverdon Sport n’est peut-être plus professionnel au sens officiel du terme. Mais c’est tout ce qui a changé.

La Région : Vittorio, vous êtes arrivé en septembre dernier à la tête d’Yverdon Sport. Depuis, le groupe a beaucoup changé. Est-ce qu’il vous correspond, désormais ?
Vittorio Bevilacqua : Oui. Je remercie vivement les dirigeants pour ça : pour la toute première fois de ma carrière, j’ai pu construire mon équipe. Choisir mes joueurs. Forcément, je n’aurai pas d’excuse en cas d’échec. Il nous reste onze matches à jouer cette saison, le terrain dira si je me suis trompé ou pas.

Mais pour l’instant, vous êtes donc satisfait.
Oui, très. J’apprécie l’état d’esprit de l’équipe et l’attitude affichée par les joueurs à l’entraînement. Il faut dire que j’ai déjà dirigé trois des nouvelles recrues, donc je savais à quoi m’attendre.

Votre contingent n’est-il pas un peu limite en termes de quantité ?
Cela pourrait être un motif d’inquiétude. Nous avons seize joueurs de champ et deux gardiens, ce qui peut être un peu court en cas de blessures, de maladies ou de suspensions. Samedi dernier, contre Bavois, je n’avais par exemple que deux remplaçants. Mais si nous sommes épargnés par tout cela, je suis hyper confiant.

Avez-vous déjà votre équipe type en tête ?
Quelques interrogations subsistent encore, notamment par rapport au poste de latéral gauche, pour lequel je n’ai pas de «spécialiste». Au-delà, même si nous ne sommes que 18, les places seront chères, car j’ai de nombreuses alternatives, avec des hommes qui peuvent évoluer à plusieurs postes différents.

Lorsque vous étiez l’entraîneur d’YS en Challenge League, vous rêviez d’attirer l’attaquant Bruno Valente. Aujourd’hui, il est là. Qu’est-ce que ce joueur a de spécial à vos yeux ?
Je l’aime beaucoup, car il est intègre, généreux dans l’effort, très gentil et c’est quelqu’un qui se met toujours au service de l’équipe. Et sur le plan du football, c’est un des attaquants les plus prolifiques, en Challenge League, de ces dix dernières années ! Maintenant, il vient d’enchaîner deux saisons plus difficiles, mais je suis convaincu qu’il peut revenir fort.

Le transfert avorté de Flavio Chioda restera comme le coup dur de l’hiver (le latéral s’est engagé avec YS, mais comme il a déjà porté les couleurs de deux équipes cette saison, il ne pourra pas jouer ce printemps, ndlr).
Je regrette beaucoup cette histoire, surtout pour le garçon. Finalement, c’est lui qui paie le plus : il ne pourra pas jouer. Comme je l’ai déjà dit, le club et moi-même assumons la responsabilité de cette erreur et nous ne contestons pas le règlement. Quant à Flavio, il est le bienvenu à tous les entraînements. Il est venu quelques fois.

En quoi la préparation a-t- elle été différente de celle que vous donniez en Challenge League ?
J’ai fait tout mon programme, simplement en réduisant les durées et l’intensité. Physiquement, les gars sont prêts, et nous avons beaucoup touché le ballon durant l’hiver.

Quel sera l’objectif de cette fin de saison ?
Pour le club, c’est le maintien. Ce que je rajoute : l’assurer le plus vite possible. Il faut que nous ayons la rage pour faire des points dès le départ. La 1re ligue classic est un championnat difficile, très disputé. Dîtes moi qui va descendre ? Moi, franchement, je ne sais pas.

Depuis peu, vous travaillez à plein temps à côté du foot, comme représentant d’une entreprise qui commercialise des boissons. Comment le vivez-vous ?
Franchement, bien. A l’image des joueurs et de la catégorie dans laquelle nous évoluons, je suis désormais amateur. C’est mieux. Avec seulement quatre entraînements par semaine, les journées étaient longues. Maintenant, elles filent. Et puis, je devais gagner ma vie, donc la décision de reprendre un travail s’est imposée d’elle- même.