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Révolution sur l’A1
Les travaux en cours imposent notamment, durant la nuit, le basculement du trafic sur une seule chaussée, par le pont reliant les aires de repos de Bavois.

Révolution sur l’A1

17 avril 2025 | Textes et photos: I. Ro.
Edition N°La Région Hebdo No 7

D’importants travaux sont en cours sur le secteur compris entre Chavornay et Oulens, en vue d’introduire la gestion dynamique du trafic.

Rares sont les matins de semaine où les infos trafic ne citent pas la montée de Bavois, avec des ralentissements fréquents dès l’échangeur d’Essert-Pittet. Afin de réduire les difficultés, un important chantier a été lancé en mars dernier. Il devrait aboutir, l’an prochain, à la mise en service d’un dispositif de gestion dynamique du trafic. Un an plus tard, la bande d’arrêt d’urgence (BAU) devrait devenir une piste de roulement permanente pour les poids lourds, dans la montée vers Bavois.

Intégré dans l’un des axes les plus importants reliant le nord au sud de l’Europe, l’autoroute A1 est l’une des plus fréquentées du pays, tant en Suisse alémanique qu’en Suisse romande. Le trafic nord-sud, qu’il soit dédié aux loisirs ou aux transports, y est déjà important.

S’y ajoutent, les jours de semaine, le cortège des pendulaires, provenant des cantons de Neuchâtel et de Fribourg, du Nord vaudois bien entendu, et, dès Essert-Pittet, le flux des frontaliers, dont la plupart entrent par la douane de Vallorbe et rejoignent la A1.

Trafic intense…

Selon les données de l’Office fédéral des routes (OFROU), quelque 90 000 véhicules passent quotidiennement au droit de la jonction d’Oulens-La Sarraz, 82 700 à Bavois, et 78 300 à Chavornay. Après l’échangeur d’Essert-Pittet, on descend à 69 700 véhicules. Il s’agit des chiffres enregistrés après la période Covid durant laquelle le trafic avait baissé.

Du coup, dès l’échangeur d’Essert-Pittet, de brusques ralentissements sont provoqués, y compris sur l’A1 à l’approche de ce nœud routier en venant d’Yverdon-les-Bains. La suite, les usagers et auditeurs des radios et autres systèmes d’information la connaissent: un trafic en accordéon jusqu’à la jonction de Cossonay, avec en prime un risque élevé de collision.

Un système pour fluidifier le trafic

Dès Cossonay, l’ouverture au trafic de la BAU, réglée par des feux, améliore sensiblement la situation à l’approche de Crissier, autre point de difficultés, qui, à ce stade, ne pourrait être réglé que par une nouvelle autoroute de contournement du nord-ouest de l’agglomération Lausanne-Morges.

Les travaux en cours entre le viaduc sur le Talent (Chavornay) et la jonction d’Oulens – ils se poursuivront jusqu’en juin avec d’autres aménagements entre Essert-Pittet et Chavornay – préparent l’introduction d’un système d’apaisement du trafic.

«Nous allons mettre en place un système de gestion dynamique du trafic. Il permettra d’harmoniser les vitesses et de prévenir des dangers. Les usagers seront informés par des panneaux électroniques. On pourra descendre la vitesse à 100, voire 80 km/h», explique Olivier Floc’hic, porte-parole de l’OFROU, dont la filiale d’Estavayer-le-Lac est en charge du projet.

Douze portiques électroniques

Pratiquement, une douzaine de portiques seront installés sur les deux chaussées, entre l’échangeur d’Essert-Pittet et la jonction d’Oulens-La Sarraz. Pour les alimenter, il faut procéder aux aménagements en cours qui consistent, notamment, à placer des tubes pour les lignes d’alimentation du dispositif.

Afin de réduire les perturbations, bon nombre de travaux ont lieu durant la nuit, entre 21h30 et 5h du lundi au jeudi, et 21h-7h30 le vendredi et le samedi. Durant ces périodes, le trafic est concentré sur une seule chaussée, avec, à certains moments, le passage sur le pont qui relie les deux aires de repos de Bavois.

Ces différentes phases de travaux devraient être achevées en juin, avant le fort trafic généré par les vacances d’été. Si le calendrier est respecté, le système de gestion dynamique du trafic sera mis en service dans le courant de l’année prochaine.


Une voie permanente pour les poids lourds

Une des causes des ralentissements du trafic aux heures de pointe, – dans le cas de la montée vers Bavois le problème est particulièrement aigu le matin – réside dans le trafic des poids lourds. L’interdiction de dépasser appliquée aux véhicules lourds durant certaines plages horaires a permis d’améliorer la situation ces dernières années. Mais l’intensité du trafic n’a pas diminué et l’OFROU a décidé de franchir un pas supplémentaire: aménager la bande d’arrêt d’urgence (BAU) de manière à créer une troisième voie de circulation entre l’échangeur d’Essert-Pittet et la jonction d’Oulens.

«Ce serait une voie permanente réservée aux poids lourds», relève Olivier Floc’hic. Ce projet nécessite d’importants aménagements, notamment des refuges pour des véhicules qui tomberaient en panne. «Il faudra aussi renforcer l’infrastructure de base», explique le porte-parole de l’Office fédéral des routes.

Ce projet, qui nécessitera l’investissement de plusieurs dizaines de millions de francs, devrait être réalisé à l’horizon 2027.