Yverdon-les-Bains – Après l’attribution du chantier du collège Pestalozzi au Groupement des entreprises yverdonnoises, dont fait partie l’ancien bureau d’architecture du syndic, des conseillers communaux s’interrogent. L’édile livre sa version.

«C’est très désagréable de se faire soupçonner, d’autant plus qu’il reste toujours des traces de ces histoires», confie Jean-Daniel Carrard.
Dans la presse fribourgeoise, Céline Ehrwein, cheffe des Verts yverdonnois, et Natacha Ribeaud Eddahbi, présidente du PS régional, ont affirmé leur étonnement quant à l’adjudication du chantier de la salle de gymnastique du collège Pestalozzi -la construction est estimée à 4,8 millions de francs au Groupement des entreprises yverdonnoises (GEY). Car ce consortium est piloté, comme le veut l’usage, par une société membre et, en l’occurrence, il s’agit du bureau d’architecture Brunner et Carrard, anciennement codirigé par le syndic Jean-Daniel Carrard.
«Là, on est en train de suggérer que la Municipalité et les fonctionnaires sont corrompus. C’est extrêmement grave, souligne la municipale Gloria Capt. Je ne dis pas que cela ne peut pas arriver, mais depuis que je suis en fonction, je n’ai jamais rencontré de tel cas. En plus, ici, tout a été fait dans les règles.»
D’ailleurs, au moment des discussions, le syndic s’est récusé, comme le prouve le PV de la séance. «J’ai bien suivi la procédure, je me suis récusé et, donc, je n’ai assisté ni aux discussions ni à la prise de décision, affirme Jean-Daniel Carrard, qui assure également avoir abandonné tout rôle d’administrateur, à titre privé, et n’avoir aucune action au sein du bureau Brunner et Carrard. D’ailleurs, même si le crédit total de 6,2 millions est accepté par le Conseil communal, le bureau touchera au maximum 300 000 francs. Le reste reviendra aux sociétés du GEY qui exécuteront les travaux.»
Une directive pour lutter contre la corruption
Peu après son arrivée à la Municipalité d’Yverdon-les-Bains, Gloria Capt, en charge du Service de l’urbanisme, a tenu à ce qu’une directive soit édictée pour limiter les risques de corruption. «Tous les fonctionnaires de la Ville qui sont exposés aux adjudications ont une interdiction générale de participer à des grands événements organisés pas des entreprises, ainsi que de recevoir des cadeaux importants. Les présents habituels, comme du panettone, sont tirés à la tombola lors de la soirée du personnel», explique l’avocate yverdonnoise.