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Tanguy Guinchard format mondial

9 mai 2014

Nunchaku freestyle – Le jeune Concisois a conquis son deuxième titre mondial juniors le week-end dernier, à Vevey, avec une avance confortable sur les autres.

A Vevey, Tanguy Guinchard a su séduire les juges.

A Vevey, Tanguy Guinchard a su séduire les juges.

Tanguy Guinchard a la pression. Le champion du monde juniors en titre, c’est lui. Deux ans après son premier sacre, il est à nouveau là, à Vevey, avec un objectif aussi évident à énoncer que délicat à concrétiser : confirmer. Son programme commence. Soudain, un de ses nunchakus lui échappe.

De quoi déstabiliser le Concisois et tout remettre en cause ? C’est sans compter sur l’attention d’un photographe bien placé, qui saisit l’arme au vol et la renvoie aussitôt au chucker nord-vaudois, qui enchaîne sans sourciller et décroche son titre.

«C’était incroyable, rigole-t-il. Certains spectateurs ont cru que c’était prévu.» Les juges, eux, n’y ont pas vu que du feu et l’ont sanctionné du demi-point de pénalité que prévoit le règlement pour un nunchaku tombé. Ce qui n’a pas empêché Tanguy Guinchard de terminer avec une note de 17,625 sur 20 et plus de trois points d’avance sur son plus proche concurrent. Alors, intouchable, le jeune homme de 17 ans ? «C’est tellement difficile de juger, dit-il modestement. Il y a des styles différents. Moi, je n’ai pas l’impression d’être très audessus du niveau général.»

Compétitions en ligne

Pourtant, ses résultats parlent pour lui. Son palmarès affiche deux titres mondiaux juniors et un sacre européen élite d’une autre fédération, sans parler de ses victoires lors des compétitions organisées en ligne par le site FreeStyleForum, qui fédère les passionnés de cette discipline peu connue à travers le monde.

Le fait que sa communauté soit très active sur la toile n’est sans doute pas étranger à la motivation de Tanguy Guinchard de s’investir autant dans sa discipline. C’est en s’échangeant des vidéos de leurs exploits que les chuckers progressent et entretiennent leur engouement. «Moi, je m’entraîne avec mes nunchakus tous les jours et, trois fois par semaine, je pratique les arts martiaux acrobatiques avec la Team Stama.» Une autre discipline dont il nourrit ses performances, pour le plus grand plaisir des spectateurs et des officiels.

Mais le Nord-Vaudois demeure son premier et principal juge, évaluant ses prestations à l’aune de ce dont il se sait capable. «Mon but, c’est de continuer sur ma voie, de me faire plaisir, peu importe la compétition», explique-t-il. Normal : le nunchaku freestyle est une discipline individuelle. Après, si une bonne âme est là pour rattraper son arme quand il la laisse s’enfuir, c’est tant mieux.