Tout pour le volant
27 mars 2025 | Texte: Manuel Gremion | Photo: Lado-AEdition N°La Région Hebdo No 4
Championne nationale de simple en titre, Julie Franconville a remis le sport au sommet de ses intérêts. L’Urbigène du BCY disputera les Championnats d’Europe en avril et, avant cela, les demi-finales de LNA.
Passée par l’équipe nationale juniors durant ses études gymnasiales, Julie Franconville a, à 18 ans, choisi une autre voie que celle qui devait la mener à Berne afin de poursuivre avec les cadres suisses.
A 23 ans (qu’elle fêtera demain), la badiste d’Orbe est loin de s’être égarée en chemin, depuis lors. Elle a été sacrée championne nationale en simple en février, et a obtenu sa qualification pour les Championnats d’Europe en double dames, associée à Cloé Brand, de L’Abergement.
«Je n’ai pas le parcours classique», sourit la joueuse du BC Yverdon. A 18 ans, elle avait refusé de rejoindre les cadres élite à la suite de désaccords. Les conditions proposées ne lui convenaient pas. «Il y avait beaucoup de blessures en raison de surentraînement. On nous demandait de s’exercer comme des pros, mais sans être rémunérées en tant que telles», lâche celle qui avait alors décidé de privilégier les études, tout en continuant sa carrière dans le badminton en s’entraînant avec les cadres cantonaux et en club.
«Ce n’était pas un mauvais choix: dans la structure sport-études, on trouve beaucoup de garçons. Même s’ils sont un peu plus jeunes que moi, ils sont plus forts ou à niveau équivalent. Cloé a d’ailleurs fait comme moi», relève Julie Franconville.
En pratiquant à Berne, il lui aurait été impossible de poursuivre son cursus, un bachelor en lettres, en présentiel. Ce qu’elle a pu appliquer, tout en effectuant des remplacements en tant qu’enseignante, afin de financer sa carrière sportive.
Envie de simple
Au bout de son bachelor l’été passé, elle a cette fois pris le parti du sport. Si elle suit une formation en ligne en communication et marketing, la Nord-Vaudoise consacre l’essentiel de son temps au badminton depuis septembre. Avec, pour objectif, de décrocher son ticket pour les Championnats d’Europe avec Cloé Brand. Le duo y est parvenu, après avoir disputé treize ou quatorze tournois internationaux en une demi-année, en plus de tournois en Suisse et les interclubs de LNA, ainsi qu’en France, où elles jouent aussi.
«Compte tenu des résultats obtenus, j’ai remis un pied en équipe nationale, sourit l’Urbigène. Je vais m’entraîner à Berne une fois par semaine, et j’ai réalisé des camps avec les cadres.» Elle y retrouve ainsi son frère, Nicolas, qui s’y prépare à plein temps.
Avant Noël, elle a été sélectionnée comme remplaçante aux Championnats d’Europe par équipes disputés en Bulgarie. Un pas supplémentaire en direction de l’orientation qu’elle souhaite donner à sa carrière. «Cela m’a vraiment donné envie de persévérer», affirme Julie Franconville. Si elle a également disputé les tournois internationaux en simple cet hiver, l’actuelle 177e mondiale de la spécialité (elle est 115e de la hiérarchie en double dames) va se consacrer davantage encore à sa discipline de cœur.
Sans avoir eu pour projet de se qualifier en simple pour les Européens, elle est passée à trois places d’y parvenir. Ce sera son objectif en 2026, ainsi que, pourquoi pas, de disputer les Championnats du monde.
Elle envisage également – c’est en discussion – de former une paire de mixte avec son frère à l’international, eux qui ont déjà joué deux fois ensemble en Islande et en Suède. L’avenir de Julie Franconville s’annonce sportif.
Playoffs de LNA: le BCY veut la finale
Le BC Yverdon, 3e de la saison régulière, se frotte au BC Zurich, 2e, ce week-end en demi-finales des playoffs des interclubs de LNA. Le match aller est programmé samedi à 14h au Centre de badminton de la Cité thermale; la rencontre retour aura lieu dimanche, à 14h à Zurich.
Lors de leurs deux confrontations en saison régulière, Yverdonnois et Zurichois se sont à chaque fois quittés sur le score de 4-4. C’est dire si la série s’annonce indécise.
«On a notre chance durant ces playoffs, on a tout donné pour la saisir, assure Julie Franconville. Contre Zurich, il y avait à chaque fois moyen d’accrocher la victoire. Tout est possible, et il faut qu’on y croie avant tout.»
La joueuse du BCY estime aussi que Zurich constitue le meilleur adversaire à rencontrer en demi-finales, Lausanne étant le favori sur le papier et Uzwil pouvant s’appuyer sur quelques éléments particulièrement décisifs.
Le scénario idéal, pour les Nord-Vaudois, serait de réussir leur entrée en matière samedi, devant leur public, afin de mettre la pression sur leurs adversaires le lendemain. Finalistes malheureux l’an passé, Julie Franconville et ses camarades espèrent revivre une finale dans quelques semaines. «Pour l’ambiance, déjà, souligne-t-elle. Durant les playoffs, l’atmosphère change totalement. L’équipe est plus connectée et on sent, sur le terrain, qu’absolument chaque point compte.» – Ruben Beney, stagiaire