Un après-midi sur les traces de deux zombies venus du Nord vaudois
4 novembre 2013Domiciliés à Montagny-près-Yverdon, Sylvie et Robert Hélou ont fait preuve d’imagination et de créativité afin de participer à la deuxième «Zombiewalk» yverdonnoise.
La sonnette retentit alors que Robert Hélou évoque les déguisements des personnes ayant pris part à la marche des zombies de l’année dernière, à l’époque synonyme de première pour la Cité thermale. Il s’agit de sa belle-soeur, venue garder les enfants avec son ami pendant que le couple -Sylvie, la femme de Robert, s’est finalement laissée convaincre- arpentera les rues d’Yverdon transformé en zombies.
Le temps de manger une assiette sur le pouce, puis les deux habitants de Montagny-près-Yverdon se lancent dans les préparatifs de leur mutation temporaire en créatures de science-fiction.
En grand amateur de films d’horreur, Robert a déjà imaginé les déguisements, mais quelques paramètres restent à définir : «Il manque des ingrédients pour faire le sang», avoue-t-il. Un savant mélange de savon, de café et de vin rouge répondra finalement aux attentes du couple, faute de colorant alimentaire.
«Tu vas t’asseoir sur une chaise ? Je dois te poser les prothèses », demande le mari aux yeux que ses lentilles rouges injectent de sang. Spécialement destiné au maquillage, le latex, l’autre élément central de la transformation, a dû être commandé. Des feuilles d’essuie-tout ont été mises à tremper dans le but de créer les couches de peau fripée et usée propres aux morts-vivants. Robert badigeonne alors ce surplus de derme, posé sur le visage de sa compagne, avec du latex liquide, au moyen d’un pinceau. Le résultat est concluant lorsque le faux sang vient submerger les pans d’au- delà.
Plus tard, les deux sœurs s’occupent des cheveux de la presque zombie, tandis que le conjoint se maquille dans la salle de bains. Une heure est passée et il faut déjà songer à se déplacer à Yverdon-les-Bains, où le parking du Château sera bientôt le théâtre du rassemblement de zombies.
Sur place, l’exaltation liée aux préparatifs cède le pas à une certaine déception : «Il y a beaucoup moins de monde que l’année passée», constate Robert en embrassant de son regard sanguinaire les grappes clairsemées de zombies et autres créatures. «Une page Facebook ne suffit pas pour parler de l’événement. Il faudrait, en plus, un site Internet ou un blog, je l’ai d’ailleurs suggéré aux organisateurs l’an passé», déplore le désormais zombie. Qu’à cela ne tienne, deux groupes sont bel et bien formés dans le but d’envahir les rues piétonnes du centre-ville d’Yverdon. Sylvie et Robert font partie du second.
L’air hagard, la démarche traînante et émettant, de temps à autre, des râles ou des cris gutturaux, le couple se meut dans la rue du Four, traverse celle du Milieu dans le sens opposé, puis emprunte la rue du Lac, où une cohorte de chasseurs armés de pistolets à eau les surprend. Après d’intenses affrontements, les deux formations antagonistes finissent par reprendre chacun leur chemin.
Dans les rues, les réactions des gens sont de diverse nature. Les enfants et les jeunes, intrigués par les zombies, les suivent en émettant des commentaires -«Il est flippant celui-là»- tandis que certains passants expriment leur désapprobation -la débilité, cela n’a pas de limite». Puis vient l’heure du rassemblement des morts-vivants en un seul groupe, dont la lente progression dans la rue du Lac en direction de la place Pestalozzi se heurte aux chasseurs. L’affrontement final, qui a lieu sur cette dernière, sera fatal aux assaillants, clôturant le jeu de rôles.
Il est maintenant 15h20. Au milieu des zombies, Sylvie et Robert parlent de techniques de maquillage avec un autre membre de la cohorte de l’au-delà. Robert relève la bonne ambiance et le fait que, globalement, les gens dans la rue ont joué le jeu. Sylvie, dont c’était la première «Zombiewalk», estime que l’expérience valait la peine d’être vécue. Elle pensait néanmoins que les zombies feraient plus de bruit et espère, de ce fait, que leur nombre sera plus important l’année prochaine.