Un grain doré pour la moisson 2013
9 août 2013«Un automne moyen, un hiver moyen, un printemps pourri !» Bien que la quantité escomptée par les agriculteurs ne soit pas au rendez-vous, le blé de la région surprend par sa qualité. Aucune répercussion sur le prix ne devrait être à déplorer.
C’est au centre collecteur de Baulmes que Philippe Gonin, président du Moulin d’Yverdon-les-Bains, a pu évaluer les récoltes de cet été 2013. «La qualité du blé est bonne, en revanche, le rendement est moins satisfaisant que celui de l’année dernière.» Ce constat n’est pas alarmant pour le Moulin, qui transformera la totalité de son blé en farine de qualité.
En revanche, ce bilan est plus problématique pour les agriculteurs.
«Les quantités récoltées sont en dessous de la moyenne.
Nous pouvions espérer mieux», indique Pierre-André Tharin.
Cet agriculteur de Suscévaz explique que la quantité dépend des périodes de semis. «Les semences de début octobre ont été moins productives que celles de fin octobre.» En comparaison avec l’année passée, les rendements ont diminué de 15 à 20%.
Ce manque à gagner est tolérable à la hauteur d’Essertines, mais le cas est différent pour les producteurs se trouvant plus en altitude. «Les agriculteurs d’en haut ne sont pas contents !», remarque Pierre-André Tharin.
C’est également le cas au centre collecteur de Grandson, où l’on estime le rendement du blé comme étant catastrophique. En revanche, la qualité y reste également très bonne.
Le consommateur ne remarquera aucune différence. Philippe Gonin estime que le prix de la farine sera sur la même lignée que celle de l’année passée.
Il précise cependant qu’il est délicat de faire de telles prévisions.
Le prix est en effet une variable complexe à évaluer, puisqu’il se fixera seulement en décembre et dépend de nombreux paramètres.
Quant aux autres semences, le rendement du colza est considéré comme bon. La moisson de l’orge a été longue, puisqu’elle s’est étendue sur une semaine.
Avec quinze jours de retard, son rendement est moyen.
Les agriculteurs cultivant à la fois du blé et du colza sortent d’une période de stress. Dû aux importantes précipitations d’eau, les récoltes ont toutes muri en même temps, alors que d’habitude le colza est ramassé avant le blé. Cette année, tout a dû être moissonné en même temps.
Bien que les moissonneuses-batteuses aient commencé à gronder depuis mi-juillet, la grande majorité des récoltes se sont faites ces trois derniers jours. C’est avec une quinzaine de jours de retard que les champs ont été battus, avant l’arrivée de la pluie. Ces dernières semaines de soleil ont laissé le temps aux épis de bien sécher avant la moisson. «Le blé est bien sec, même vraiment grillé», remarque Pierre-André Tharin. Il admet qu’il aurait été bien de faucher un jour avant pour obtenir un grain vraiment parfait.
Nouvelle technologie au Moulin d’Yverdon
La coopérative est fière de pouvoir utiliser son nouvel appareil NIR. Cette machine dernier cri permet d’analyser avec plus de précision la qualité du grain. Elle est capable de mesurer de nombreux paramètres tels que la teneur en eau, en gluten ou encore en protéine de la céréale.
Sans oublier d’indiquer le taux de zeleny, un indice indispensable permettant de juger la force boulangère du blé. L’appareil a longtemps été attendu, en raison de son coût élevé.
Néanmoins, le Moulin d’Yverdon- les-bain se trouve enchanté par cet investissement.