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Un «meneur» du 1er août condamné
(KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Un «meneur» du 1er août condamné

23 février 2022

Un des «meneurs » des incidents du 1er août 2020 passait devant le tribunal ce lundi. Il a écopé d’une peine privative de liberté de quatorze mois.

C’est à un triste spectacle, que les habitants du quartier de la Villette ne connaissent que trop bien, qu’a participé un jeune Nord-Vaudois: la «fête» du 1er Août. Chaque année, la fête nationale est l’occasion pour plusieurs dizaines de jeunes d’affronter les forces de l’ordre à coup d’engins pyrotechniques.

Des fauteurs de troubles contre lesquels il est difficile d’agir, ces derniers s’enfuyant après leurs méfaits. Et quand ils se font attraper, la plupart sont mineurs. Mais pas le jeune homme qui comparaissait lundi devant le Tribunal d’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois. Âgé d’une vingtaine d’années au moment des faits, il a dû faire face à la justice «des grands».

Tout au long de la soirée, le Nord-Vaudois s’était montré menaçant envers la police. Lors d’un contrôle, il avait notamment lancé à un agent: «Fais pas le chaud, viens vers mes copains et tu verras.» Plus tard, à l’entrée de l’Avenue Haldimand, l’acte d’accusation relève que le prévenu, qui s’était «posé en meneur», a lancé «des pétards et des fusées à l’encontre des intervenants de police et a incité ses acolytes à en faire de même», et ceci à une distance d’à peine deux mètres des agents. Les policiers ont dû se protéger derrière leurs collègues portant des boucliers pour ne pas être blessés.

Finalement interpellé vers 1h, le jeune homme, alors qu’il était «amené au sol» par un policier, s’est frappé le visage avec ses poings, toujours selon l’acte d’accusation. Un autre policier l’a alors maintenu afin «d’éviter qu’il ne se blesse». Ce qui a valu une riposte verbale du Nord-Vaudois: «Toi la vie de ma mère, je vais te tuer. Je te prends en one-one sans ton uniforme. Là tu fais le fier car t’es avec tes collègues.» Aucun blessé n’a été annoncé à la suite de ces incidents.

Lundi dernier, le Tribunal correctionnel a tranché. Reconnu coupable notamment d’injures, d’émeute, de violence ou menace contre les autorités et les fonctionnaires commis par une foule ameutée, le jeune homme a été condamné par les juges à une peine privative de liberté de quatorze mois, à une peine pécuniaire de 30 jours-amende à 30 francs, ainsi qu’à une amende de 200 francs. En outre, les frais de la cause, qui s’élèvent à près de 10 000 francs, sont à sa charge.

 

Police Nord vaudois ne veut pas réagir

 

Contactée, Police Nord Vaudois a annoncé qu’elle ne ferait aucun commentaire concernant l’affaire. En tout, ce sont 13 policiers, agents de police ou appointés de police, qui se sont portés partie plaignante.

 

Aucun blessé cette année-là

 

Lors des échauffourées du 1er Août 2020, auquel le prévenu a participé, la Municipalité d’Yverdon avait annoncé que le dispositif policier serait renforcé pour la fête nationale. L’objectif était de calmer les ardeurs des jeunes et surtout d’éviter que des habitants soient blessés, comme cela avait été le cas en 2019. Une mission qui a été accomplie, puisqu’il n’a été fait état d’aucune blessure après les incidents.

Une vingtaine de personnes, dont la majorité était des mineurs, avaient été interpellées. À noter qu’en 2021 aussi, aucun blessé n’a été à déplorer.