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Un Urbigène à l’accent chinois

27 janvier 2016

Wushu – La passion de Flavio Campanile l’a conduit à Pékin, puis aux Championnats du monde, en Indonésie. Portrait.

Flavio Campanile passe de nombreuses heures à s’entraîner, chaque semaine, à la salle du Wushu Institute, à Malley. © Simon Gabioud

Flavio Campanile passe de nombreuses heures à s’entraîner, chaque semaine, à la salle du Wushu Institute, à Malley.

Ne vous fiez pas aux apparences. De prime abord, Flavio Campanile a tout d’un jeune homme comme les autres. L’air posé, à la fois serein, authentique et nonchalant. Mais, une fois sur le ring, vêtu de sa tenue traditionnelle de combat, il se transforme, se métamorphose. L’Urbigène voue une véritable passion au wushu. Un art martial avec lequel il a grandi et qui l’a amené à voyager. En novembre dernier, il a participé à ses premiers Championnats du monde, à Jakarta, en Indonésie. Un voyage de plus sur sol asiatique, terre promise du wushu, et un pas supplémentaire vers les sommets, en direction de son rêve.

La discipline, communément appelée -à tort- kung fu en Occident, n’est pas seulement un art d’autodéfense, «c’est aussi une philosophie de vie et une méthode d’épanouissement personnel», souligne Flavio Campanile. Une performance individuelle durant laquelle il s’adonne -à mains nues, avec un épée ou avec une lance- à une chorégraphie de gestes successifs, précis et codifiés, réalisés dans le vide. Une expression de soi, un art ancestral millénaire à la fois technique et physique, qu’il a découvert à Orbe, qu’il enseigne à Malley et qu’il a parfait, une année durant, au plus près de ses origines, en Chine.

«Depuis tout petit, déjà à l’âge de 3 ou 4 ans, j’ai toujours été attiré par les arts martiaux, se souvient-il. C’est à l’âge de 9 ans que j’ai découvert l’existence d’une école de wushu près de chez moi. Ça a été le coup de foudre.» Une histoire d’amour fusionnelle qui l’a conduit jusqu’à la compétition, au sein du Wushu Institute de Lausanne. Une passion débordante, menée conjointement à son travail de bijoutier- joaillier. En 2010, lors d’un stage professionnel à Londres, il fait la connaissance d’une professeur chinoise de wushu. «Elle m’a donné envie de partir en Chine, à la découverte de sa culture, de ses habitants et des origines de l’art martial.»

Entre 2013 et 2014, Flavio Campanile fait le pas et se rend en Asie, afin d’approfondir ses connaissances sur sa passion, au sein de l’Université des Sports de Pékin. Entre cinq et sept heures par jour, il y a perfectionné sa pratique, sous les directives de plusieurs maîtres d’arts martiaux, parmi les meilleurs au monde.

«C’était une expérience absolument incroyable, s’enthousiasme l’intéressé. Les premiers mois ont été très éprouvants, tant physiquement que psychologiquement. Etant l’unique étudiant occidental de wushu, j’ai dû apprendre la langue et prouver que j’avais ma place, avant d’être considéré comme l’un des leurs.» Une expérience salutaire, qui n’a que renforcé son admiration pour l’Extrême-Orient. «La culture chinoise est très particulière. Pour ceux qui partent à sa découverte, ça passe ou ça casse. Pour ma part, j’ai été envoûté.»

Au mois de novembre dernier, le Nord-Vaudois s’est rendu à Jakarta, afin d’y disputer les Championnats du monde. Dans une compétition extrêmement relevée, il a terminé à une 17e place synonyme de satisfaction pour lui: «C’était une belle première expérience, particulièrement le fait de me mesurer à des athlètes professionnels.» Deux semaines plus tard, il a pris part aux Championnats de Suisse, à Saint-Gall. Seul représentant romand, l’Urbigène s’est classé 3e. En outre, au mois de mai prochain, il disputera les Championnats d’Europe, à Moscou. «J’y vise un podium, même s’il me reste beaucoup de travail pour y arriver», estime le compétiteur.

En plus de ses heures d’entraînement individuel, Flavio Campanile prend également de son temps pour enseigner son sport. «J’aime partager mes connaissances, notamment en matière de rigueur et de travail, que ce soit à des enfants ou à des adultes, affirme-t-il. J’aimerais, d’ailleurs, développer davantage les arts martiaux chinois en Suisse romande. Et pourquoi pas, un jour, ouvrir une école de wushu.»