Vents contraires

Battu 2-0 par Lugano, mardi au Stade municipal, Yverdon Sport n’a pas su jouer avec les rafales, qui ont conditionné le match. C’est la fin d’une belle série à domicile.

Le vent en poupe au mois de mars, avec deux victoires et deux nuls au compteur, poussé par le souffle du Stade municipal en 2025, avec trois succès et deux nuls, Yverdon Sport a démarré la partie de mardi, contre Lugano, avec la bise dans le dos. Un potentiel avantage dont n’ont pas su tirer parti les Verts. Et ils en ont payé le prix, battus 2-0 devant leur public.

C’est la fin de belles séries pour les Yverdonnois, qui n’ont pas été capables de profiter des éléments. «C’étaient des conditions particulières, qu’on n’a pas eues souvent. En tout cas, cette saison, je ne me rappelle pas d’un match avec des conditions si compliquées, et pour les deux équipes, relevait Boris Cespedes, à chaud après la rencontre. En première mi-temps, je pense qu’on était bien dedans, c’était du 50-50 et ça allait se jouer sur des détails. Ceux-ci ont, malheureusement pour nous, tourné en faveur de Lugano.»

Le penalty obtenu par les visiteurs à la 37e, sur leur seule véritable incursion avant la pause, a constitué le tournant du match. Alors que le ballon filait dans le ciel, Mohamed Tijani a fini son intervention sur un mollet de son vis-à-vis. Les Tessinois ont eu de la réussite sur cette action. Yverdon a ensuite dû attaquer contre le vent, et il était clairement très compliqué de s’installer dans le camp adverse dans ces conditions. «On n’a pas réussi à se créer beaucoup d’occasions», concédait l’international bolivien d’YS, qui assurait qu’il était difficile de jouer au football des deux côtés en raison de la fureur d’Eole: «Ça s’est vu, ça n’a pas été un grand match, et les spectateurs n’ont pas dû se régaler. On voulait prendre des points et on pouvait faire quelque chose de mieux. Ma foi, on va vite oublier ce match et penser à celui de Young Boys, samedi.»

La meilleure chance de marquer pour les Nord-Vaudois aura finalement été celle de la 6e minute, sur un corner tiré en retrait vers Boris Cespedes. La reprise de celui-ci (photo) a été contrée par la tête de Renato Steffen, dans les cinq mètres luganais. «J’ai l’impression qu’elle allait dans le but», glissait le milieu de terrain d’YS, sans avoir eu l’occasion de revoir l’action au moment de la commenter.

La dernière semaine anglaise des hommes de Paolo Tramezzani s’était très mal terminée, avec de lourdes défaites contre YB et Lausanne. «Merci de raviver ce mauvais souvenir, plaisantait Bobo. On s’en rappelle très bien mais, à présent, on se trouve dans une situation totalement différente. On était clairement sur une bonne série avant d’affronter Lugano, le groupe se sent bien, on est là, et ça s’est vu en première mi-temps. Nos adversaires n’ont pas pu nous asphyxier, comme ils le font parfois. On leur a tenu tête avant la pause, on avait aussi été supérieurs à Servette. La preuve qu’on peut déranger tout le monde, même les équipes du haut. On s’appuie sur un bon effectif, un bon banc: samedi, on sera prêts pour aller titiller YB.»

«Ça m’a manqué de jouer»

Pas franchement dans les bons papiers de son entraîneur en début d’année 2025, Boris Cespedes a été aligné d’entrée de jeu en soutien d’Antonio Marchesano, alors que Moussa Baradji était suspendu.

Le Genevois de 29 ans a apprécié le fait de retrouver le terrain en tant que titulaire, mardi contre Lugano. «Ça m’a manqué de jouer, oui, même si pour le coup, ce n’était pas des conditions parfaites pour mon style de jeu, avec beaucoup de ballons au niveau de la gorge, souriait-il. Mais voilà, on fait avec, ce n’était pas que pour moi, mais pour tout le monde. Je suis content d’avoir eu un peu plus de temps de jeu.» Il n’avait plus été titularisé depuis le 2 février.