Après des années à rouler en formule, Léna Bühler rejoint le milieu de l’endurance. La pilote de Valeyres-sous-Montagny est motivée comme jamais.
«Il était temps!» lance immédiatement Léna Bühler, en évoquant son arrivée dans le milieu de l’endurance automobile. L’idée trottait dans son esprit depuis un ou deux ans déjà, mais elle a dû faire preuve de patience en raison des contrats en cours. Car, comme elle l’affirme, cela faisait quelque temps déjà qu’elle avait compris qu’elle n’allait pas rouler en Formule 1 un jour. «La porte n’est pas ouverte pour les femmes, pour le moment.»
Après avoir écourté sa précédente saison en F3 Regional, alors que sa boîte de vitesses a cassé six fois en six courses, la pilote de Valeyres-sous-Montagny a mis à profit le reste de l’année pour effectuer des essais dans différentes séries – GT, LMP3 et en Formula E (électrique) –, dans le but de définir la nouvelle orientation à donner à sa carrière. «Des expériences intéressantes», lâche la Nord-Vaudoise de 27 ans qui, pour des questions de budget et d’opportunités, a opté pour la LMP3.
Elle roulera pour AF Corse, écurie italienne partenaire de Ferrari. «Le patron, Amato Ferrari, a croisé mon manager en Asie et lui a dit qu’il recherchait une fille. Tout s’est ensuite conclu très rapidement, en décembre», raconte Léna Bühler, ravie de rejoindre une des meilleures écuries d’endurance, qui a notamment plusieurs succès aux 24 Heures du Mans à son palmarès.
«Il s’agit d’un contrat sur plusieurs années, poursuit-elle. On va déjà faire la première saison, puis on verra pour l’avenir, mais le but est de devenir professionnelle avec AF Corse.»
Celle qui vit à La Rochelle, en France, où elle travaille pour l’école de pilotage de R-Ace Inside, en plus de coacher des jeunes pilotes, ne cache pas son bonheur de commencer une nouvelle aventure, après des saisons souvent semées d’embûches. «J’étais un peu essoufflée en monoplace. Là, je revis, j’ai retrouvé un grand élan de motivation.»
Six courses à travers l’Europe
Sous les couleurs d’AF Corse, Léna Bühler s’apprête à disputer la Michelin Le Mans Cup, un championnat pour les pilotes amateurs qui font leur entrée en endurance.
Alors que des tests collectifs auront lieu la semaine prochaine sur le circuit de Barcelone, les équipages – plus de trente voitures, avec deux pilotes qui se relaient – démarreront les courses le 5 avril sur le circuit catalan. Cinq autres rendez-vous sont au programme au Castellet (F), au Mans (F) – en ouverture des 24 Heures –, à Spa-Francorchamps (Bel), à Silverstone (Ang) et à Portimao (Por).
Les courses durent deux heures, et Léna Bühler fera équipe avec Matteo Quintarelli, jeune pilote italien de bientôt 18 ans. Ils se relayeront au volant d’une LMP3 et de son moteur Toyota V6 de 470 cv.
Des envies de podium
Compte tenu des tests réalisés jusqu’ici, la Nord-Vaudoise espère bien se mêler régulièrement à la lutte pour la victoire: «Si on termine dans le top 5, c’est bien. J’espère toutefois plutôt nous voir parmi les trois meilleurs!»