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YS pourrait profiter des soucis du SLO

20 février 2019
Edition N°2440

Le comité de Stade-Lausanne-Ouchy a prié le président Resul Sahingöz de quitter ses fonctions, lundi soir, celui-ci n’ayant pas été capable de fournir les garanties financières suffisantes.

La lutte pour la promotion en Challenge League aura lieu sur le terrain, mais également en coulisses, pour l’obtention de la licence. Le comité du Stade-Lausanne-Ouchy l’a rappelé, hier matin, en communiquant sur les réseaux sociaux que son président, Resul Sahingöz, avait été destitué la veille au soir. Voilà plusieurs semaines que des rumeurs concernant une situation financière compliquée au sein du club lausannois avaient cours. Elles ont ainsi trouvé une confirmation.

Solidement installé en tête du championnat avec onze points d’avance sur Stade Nyonnais et Yverdon Sport à la pause, le SLO sera-t-il en mesure d’obtenir sa licence pour évoluer au niveau supérieur, dans le cas où il terminait le championnat à la 1re place? Cela dépendra avant tout de ce qui se passera ces prochains jours, avec la potentielle arrivée d’un repreneur aux reins solides ou, autre option, un dégraissage d’effectif, notamment des salaires les plus difficiles à assumer – et il y en a quelques-uns.

«Grave et lamentable»

La situation pourrait profiter aux poursuivants des Lausannois. «Il est trop tôt pour l’affirmer, tempère toutefois Mario Di Pietrantonio, président d’Yverdon Sport. On ne sait pas ce qui va se passer.» Ce qui est sûr, c’est que le Stade Nyonnais, qui a officialisé le départ de Romain Dessarzin, est sur les rangs pour acquérir des éléments évoluant à Vidy. Tout comme YS (voir encadré).

Le boss d’Yverdon Sport se dit surtout malheureux de la situation. «Cela ne me réjouit pas du tout. Ce qui se passe est grave, même lamentable pour l’image du football romand, pour l’entourage du club lausannois, pour les joueurs concernés et même vis-à-vis des entreprises du président Resul Sahingöz.»

Aligner les garanties

Et Mario Di Pietrantonio d’ajouter: «Cela fait des mois qu’on pense que ce qui se passait à Stade-Lausanne-Ouchy n’était pas possible. Obtenir la licence dans les conditions actuelles, d’autant que le stade Juan Antonio Samaranch ne remplit pas toutes les conditions, devrait être compliqué. Car pour recevoir le sésame, on ne peut pas cacher des choses. Il faut aligner les garanties. De notre côté, rien n’est gagné, mais on y croit et on va continuer à se battre.» Yverdon Sport aurait tort de ne pas tenter le tout pour le tout.

 

Bud s’en va, Yverdon sonde le marché

L’attaquant Cristian Bud a demandé à quitter Yverdon Sport. Son départ a été accepté par le club, qui sonde le marché pour lui trouver un successeur, assure Mario Di Pietrantonio. En cas d’opportunité, YS pourrait se servir dans le contingent de Stade-Lausanne-Ouchy. «Plusieurs de ses joueurs nous intéressaient l’été dernier, rappelle le président yverdonnois. C’est parce qu’on croit en nos chances qu’on a renforcé l’équipe cet hiver et qu’on sonde le marché.»

Manuel Gremion

 

Resul Sahingöz: l’ombre et la lumière

Resul Sahingöz fait partie de ces gens qu’on meurt d’envie de suivre, tout en sachant pertinemment que l’histoire a bien plus de chances de mal finir que l’inverse. Durant les dix mois qu’il a passés à la tête du SLO, l’ex-président a toujours véhiculé un message éminemment positif. Faire grandir le club, lui chercher des sources de financement, attirer du monde au stade, impliquer les juniors et créer une véritable émulation: sur le papier, le rêve. Et forcément, cela donne envie de marcher avec lui.

L’homme d’affaires turc a toutefois probablement été rattrapé par la réalité. Car traduire ce genre de projets dans la vraie vie relève de plus en plus de l’utopie, en tout cas en Suisse romande. Ses intentions n’étaient sans doute pas mauvaises. Il est d’ailleurs important de relever que, à notre connaissance et en faisant abstraction de certains retards, tous les salaires ont été versés. Pour ce qui est du club en tout cas. Si les diverses entreprises qu’il possède en ont pâti? Possible. Quoi qu’il en soit, Resul Sahingöz semblait jouer une sorte de double jeu, dans lequel sa facette trouble alimentait celle qui lui valait la confiance des joueurs, entraîneurs et membres de Stade-Lausanne. Désormais, le lien est rompu, et on a bien de la peine à affirmer s’il s’agit d’une bonne nouvelle ou non…

Pour ce qui est de la «une», joueurs et staff ont donné 48 heures au club pour trouver une solution, après quoi ils pourront aller voir ailleurs. Le salut du SLO pourrait venir de l’actuel président du Stade Nyonnais, Vartan Sirmakes, qui serait en discussion pour reprendre le club de Vidy. Une information qui n’a pas pu être confirmée.

Florian Vaney