Yverdon Sport ou le FC Bavois, le dilemme des Nord-Vaudois
19 août 2015Football – 1re ligue – Lors de chaque mercato ou presque, chacune des deux équipes régionales voit certains de ses joueurs rejoindre sa rivale. Premier derby de la région, ce soir, au terrain des Peupliers.

Le 2 avril dernier, Bavois battait Yverdon Sport 6-2. Aziz Demiri, à droite, venait de quitter le Stade Municipal, tandis que Yannick Bovay, au centre, et Allan Eleouet, juste derrière, l’ont rejoint durant l’été…
Pendant que Jean-Yves Momo passait du Stade Municipal au terrain des Peupliers, la triplette Esteban Rossé-Yannick Bovay-Allan Eleouet faisait le chemin inverse. Cet été, comme lors de chaque mercato ou presque, le FC Bavois et Yverdon Sport ont vu certains de leurs joueurs rejoindre les rangs de l’autre équipe régionale. De quoi, systématiquement, raviver la rivalité, et donner un piment certain aux derbies. Le premier de la saison se disputera ce soir, à 20h, au terrain des Peupliers.
La perméabilité entre les deux formations s’explique par la combinaison de deux facteurs de proximité. Tout d’abord, sur le plan géographique, les deux clubs permettent aux footballeurs d’aller voir ailleurs sans chambouler leur vie quotidienne, de la famille au boulot, en passant par le logement. Ensuite, au niveau de la compétitivité, les deux équipes -façonnées pour jouer les premiers rôles en 1re ligue- offrent un challenge sportif stimulant.
Mais au-delà des similitudes, ce qui explique la fréquence des transferts d’un bout à l’autre de la plaine de l’Orbe tient aux caractéristiques qui font que, même si YS et Bavois régatent dans les mêmes eaux depuis deux saisons, les joueurs ne s’y engagent pas pour les mêmes raisons. «Cette année, Yverdon a un vrai projet ambitieux. C’est pourquoi certains de mes joueurs ont décidé d’y aller», estime Bekim Uka.
Des histoires différentes
En 1re ligue, la longue histoire d’Yverdon Sport en Ligue nationale pousse le club à regarder vers le haut. De son côté, le FC Bavois se satisfait pleinement de jouer la première partie du tableau d’une division qui constitue, à ce jour, le point culminant de son ascension. «C’est ce qui nous a convaincus, confirme Esteban Rossé. A Yverdon, on sent vraiment l’envie de faire les finales. A Bavois, on peut parfois ressentir que, oui, on se bat pour jouer les premiers rôles, mais sans forcément chercher à monter à tout prix.»
Ce qui, précisément, peut motiver certains joueurs à s’engager au sud de la plaine de l’Orbe. «On a une autre philosophie, estime Bekim Uka. On cherche à aider les joueurs à trouver une certaine stabilité, par le biais d’un travail dans le cas de certains, mais cela peut être d’autres choses aussi.» Et puis il y a aussi une question de rythme: au Stade Municipal, l’équipe s’astreint à davantage de séances d’entraînement hebdomadaires. Ce qui, là encore, peut intéresser certains jeunes joueurs encore affamés de progression, mais en retenir d’autres, qui viennent de plus haut et aspirent désormais à évoluer à un bon niveau avec moins de contraintes. Voilà les contours du dilemme qui se pose aux meilleurs footballeurs régionaux, ceux que les deux clubs se verraient bien aligner.
Reste que, cette saison encore, la hiérarchie entre YS et Bavois s’annonce bien incertaine. «Je ne nous vois pas comme favoris», affirme l’entraîneur yverdonnois Julien Marendaz. «Je pense que l’année passée, Bavois était plus fort, mais c’est Yverdon qui a joué les finales, rappelle Esteban Rossé. Cette année, les deux équipes me semblent très proches.» De quoi rêver de nouveaux derbies de feu, après les scores de 4-3 et de 6-2 (en faveur de Bavois) enregistrés la saison dernière.